Après le printemps Arabe, l'hiver?
Quel démocrate ne s'interroge pas sur le présent qui s'ouvre en Lybie ou en Tunisie. Démocrate s'entend bien sûr par celui qui n'a jamais fricoté avec les anciennes dictatures de ces deux pays, ni jamais bradé la liberté de leurs peuples contre du pétrole ou de la corruption.
Ce préambule établi, un démocrate, s'il se réjouit de la chute d'une dictature, peut s'inquiéter que ces nouveaux pays soient mangés à la sauce islamiste. Car l'histoire l'a démontré sur notre vieille Europe. Chaque fois que la foi est devenue règle d'état, elle ne fut jamais vecteur de justice et de paix. Les bûchers cathares, l'Inquisition, les guerres de religion ou la dictature franquiste en Espagne au nom de la Sainte croix sont quelques exemples noirs de notre histoire.
Et voilà qu'en Lybie, la charia devient la clé de voûte du CNT. Et le premier discours de ce dernier au monde est de rétablir la polygamie (pour les hommes) et d'interdire le divorce (pour les femmes).
Pour la Tunisie, le cheik Youssef Al Quaradawi, depuis le Quatar, a prêché: "Ne pas donner sa voix à un candidat tunisien de l'Islam est un péché." D'autre part, le parti islamiste tunisien est financé par ce prédicateur obscurantiste et par des capitaux quataris (un pays dont on peut dire tout sauf que ce n'est pas une démocratie)..
Il faudra sans doute du temps pour que le printemps Arabe connaisse des lendemains de justice et d'égalité. La séparation du politique et du religieux est la seule issue pour cela. Mais force est de constater que ni le Hamas en Palestine, ni les islamistes tunisiens, ni le CNT en Lybie aient l'intention de se servir de ce sésame démocratique.