Apéro social devant Publicis
Publicis, vous vous rappelez, c'est la boite de Maurice Lévy, grand sachem aussi des 80 plus grandes sociétés françaises. Il étendait dans les médias sa solidarité avec le mal-vivre de ses concitoyens et demandait à être taxé par esprit de charité. Et les médias aux ordres de l'encenser. Bon, rien n'a été fait de ce côté, ce n'était que de l'enfumage. Pire, monsieur Lévy se voyait octroyer par son conseil d'administration une primette de 16 millions d'euros, mais pour lui-même, surtout pas pour acheter des cloches de Pâques à toutes les cloches qui avaient cru à un miracle.
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Alors ce mardi, devant le siège de Publicis, sur l'avenue des Champs-Elysées à Paris, à l'initiative du syndicat info'Com CGT, des salariés du groupe, des militants de Génération précaire et du collectif Sauvons les riches, ont tenu à inviter Maurice Lévy à un apéro social.
Figurez-vous qu'il n'est pas venu... Sans doute un grand timide...
Dommage, l'apéro était gratuit et loin de la grisaille salariale régnant chez Publicis, Ils s'étaient mis sur leur 31 pour célébrer la réussite de Maurice Lévy. Et du
champagne pour lui et des cacahuètes que pour les salariés, évidemment.
Mais sous leurs chapeaux pointus et les confettis, c’est bien l’indignation qui s'est faite entendre. Par exemple, Maurice Lévy siège au comité d'honneur de Planet finance, organisation de lutte contre la pauvreté par la microfinance; elle a recourt à de nombreux étudiants stagiaires payés 400€ par mois pour des missions de un à deux ans, qui pourraient tout aussi bien être effectuées par des CDI. On est revenu bien sûr sur l'appel de Maurice, co-signé par 15 potes, tous des grandes fortunes, publié dans le Nouvel Observateur sous le titre « Taxez-nous ! » Non pas de taxe mais une belle prime de 16 millions d'euros pour le pdg de Publicis. Fut également évoquée les 350 euros de prime sur les bénéfs (celle de Sarko à 1 000 euros pour tous les salariés de France!), alors que le groupe affiche des résultats considérables.
16 millions, ça ferait 3200 euros par salarié, qui sont 5 000 dans le groupe, explique la CGT qui n'oublie pas que Publicis fait bosser aussi 35% de stagiaires.
Bon, vers 13h, le délégué aux ressources humaines était prêt à recevoir 6 délégués du personnel. Un peu plus tard, on apprenait que Publicis allait ouvrir des négociations salariales et que la direction convenait que "les pressions exercées sur les salariés pour signer la pétition de soutien à Maurice Lévy représentaient une faute inexcusable". Un début de victoire, puisque dans le groupe Publicis, il n'y a aucune augmentation collective depuis plusieurs années.