Affaire Tapie: écran de fumée ou pas?
Le parquet de Paris vient d'ouvrir une information judiciaire, confiée à un juge d'instruction, pour usage abusif des pouvoirs sociaux et recel de ce délit. Cela vise l'arbitrage en faveur de Bernard Tapie qui lui a accordé 285 millions d'euros de fonds publics en 2008, sans passer devant la Justice française.
Cela s'ajoute à la procédure, ouverte depuis l'été 2011, pour complicité de détournement de fonds publics et de faux, contre Christine Lagarde, à l'époque ministre de l'Economie.
En 2007, madame Lagarde, avant de devenir boss du FMI, avait choisi, contre l'avis de ses services, de solder par un arbitrage privé un litige judiciaire concernant la revente en 1993 d'Adidas, contrôlé par Bernard Tapie, par le Crédit lyonnais, alors banque publique. Et Christine Lagarde n'avait pas fait appel de la décision rendue.
Pour l'heure, l'ex-ministre des riches et du patronat nie toute malversation et exclut de quitter son trône au FMI, bien qu'elle devrait être entendue à ce sujet par la Cour de Justice de la République. Mais quand le sera-t-elle, tant on semble prendre bien des égards avec elle?
Quant à l'information judiciaire, ira-t-elle jusqu'au bout ? Il y a du gros poisson semble-t-il à la clé, dont Bernard Scemama, nommé en septembre 2007 à la tête de
l'EPFR, cet établissement public au centre de l'arbitrage rendu. Et celui-ci, sentant le vent mauvais, de mettre en cause Stéphane Richard, actuel boss de France Télécom et ex-directeur de
cabinet de madame Lagarde. Comme quoi, le monde est petit...
S'il était établi que l'arbitrage était frauduleux, Bernard Tapie devrait rembourser les sommes perçues, estiment des juristes. Mais comme dit aussi le proverbe,
surtout dans ce monde de la finance et des spéculateurs, avec des si on mettrait Paris en bouteille.
Le Huffington.Post.fr publiait cela le 17 08 2011: