8 février 1943: la jeunesse fusillée
Après les tortures et un procès expédié le 15 octobre 1942, dans le sinistre stand de tir de Balard à Paris, 5 jeunes résistants sont fusillés par les nazis: Jacques Baudry (20 ans), Pierre Benoît (18 ans), Pierre Grelot (20 ans), Jean-Marie Arthuis (18 ans), Lucien Legros (19 ans).
Dès l'année 1941, ces cinq jeunes hommes entreprennent des actions de propagande contre le gouvernement de Pétain et l'occupant dans le Lycée Buffon. Puis, ils se rapprochent du Front national de lutte pour la libération et l'indépendance de la France, ce large mouvement de résistance créé par le parti communiste. Dès lors, ensemble ou séparément, ils intensifient leurs actions: attaques armées, coups de main et sabotages divers. Pour l'heure, ils ne font aucune victime parmi l'ennemi. Oui, malgré un courage exemplaire, il manque évidemment de formation militaire. Ce fut cela au début pour cette jeunesse de France qui se levait contre l'envahisseur hitlérien et son allié, le régime de Vichy.
Le 31 mai 1942, ils assurent la protection d'une manifestation de femmes, initiée par le PCF clandestin, qui envahit le magasin Eco dans le 6e arrondissement pour s'emparer du ravitaillement. Mais la police française, alertée, est aux aguets. Elle intervient. Dans leur fuite, les cinq jeunes gens abattent deux policiers et en blessent gravement trois autres.
Rapidement, l'enquête aboutit vers les 5 élèves du lycée Buffon: les 3 et 4 juin, Lucien Legros, Jean-Marie Arthuis, Pierre Grelot et Jacques Baudry sont arrêtés. jugés par l'Etat de Vichy, ils vont être remis aux Allemands. Pierre Benoît, lui, a réussi à s'enfuir et rejoint les FTPF dans la forêt de Fontainebleau.
Dénoncé lors d'un rendes-vous à Paris, il est arrêté à son tour le 28 août par la police française. il est livré aux Allemands et le commissaire des Renseignements généraux Hénocque confirme sa participation à plus de 40 attentats contre l'occupant.
Un peloton d'exécution nazi va faucher les cinq camarades le 8 février 1943. Aucun n'aura parlé sous la torture. Leurs cendres reposent dans la crypte de la chapelle de la Sorbonne.
A l'heure où de la résignation semble gagner la France, il est bon de se remémorer cette jeunesse rebelle qui se leva héroïquement contre la bête immonde.
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La Geheime Feld Polizei (GFP) va en disposer pour torturer et massacrer 143 résistants.
Ce stand de tir ne fut découvert qu' à la Libération de Paris.
Ce lieu tragique a disparu le 24 juin 1964, lors de travaux de construction d’un bâtiment administratif et de logements pour l'armée française.
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