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Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

Angela Merkel, chancelière d'Allemagne, en se rendant à Dachau, camp de concentration nazi, puis sous une "tente à bières" pour un meeting électoral, fait polémique.
C'est la première fois depuis le 8 mai 1945 qu'un premier ministre allemand visite le camp de concentration de Dachau. Il fut le premier camp ouvert sous les ordres d'Adolf Hitler, chancelier lui aussi d'Allemagne et soutenu par les puissances d'argent de l'époque.  Dachau fut le camp qui servit de modèle par la suite.
Dès le 22 mars 1933, soit moins de 2 mois après l'accession au pouvoir des nazis, vont être emprisonnés ici les antifascistes allemands, notamment une majorité de communistes. Puis viendra la Deuxième Guerre mondiale et 206 000 prisonniers de 30 nationalités différentes connaitront derrière les fils de fer barbelés et les miradors, la terreur concentrationnaire nazie. Plus de 41.000 d'entre eux y seront tués, ou mourront d'épuisement, de faim ou de maladie avant que le camp ne soit libéré par les Américains le 29 avril 1945.
Sur le portail du camp de Dachau, figure en fer forgé la sinistre devise nazi "Arbeit macht frei" ou "le travail rend libre".
Certes, enfin un chancelier visite le premier camp de concentration ouvert dans l'Allemagne nazie. Mais Angela Merkel, chancelière depuis 2005, n'avait pas eu une petite place dans son agenda pour cette visite que les bonnes âmes qualifient d'historique? Et pourquoi, le même jour, s'engouffrer près de ces lieux lugubres sous une "tente à bières", évènement traditionnel festif dans cette Bavière à droite, pour un meeting électoral?
Hasard d'un agenda chargé ou politique politicienne d'une chancelière qui vise un 3e mandat le 22 septembre 2013, juste après les élections régionales bavaroises du 15 de ce mois? Car la bonne ville de Dachau refuse d'être systématiquement assimilée à la terreur nazie. Oui, toujours ne rien voir, ne rien entendre pour ne rien dire.

La présidente du groupe des Verts au Bundestag, Renate Künast, a jugé cette juxtaposition des agendas "de mauvais goût".

Le grand quotidien de Munich Süddeutsche Zeitung a critiqué une visite "en marge d'un rassemblement électoral, pendant une fête populaire, dans une tente où l'on boit de la bière". Le magazine Der Spiegel titrait lui : "au bon endroit au mauvais moment".

Le dirigeant du conseil central des Juifs d'Allemagne, Dieter Graumann, a au contraire salué cette visite affirmant que la chancelière envoyait "le signe que l'horreur s'est aussi produite ici parmi nous en Allemagne". Comme s'il envoyait un signal de vote à l'électorat...

 

Pour ma part, je préfère parler de honte, tant il est vrai que la honte n'étrangle jamais les politicards de tous bords.

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C
Bonjour Roger,<br /> <br /> Oui, honte c'est bien le mot qu'il faut dire.<br /> Ils ont aussi de drôles de valeurs en Allemagne .<br /> Mais je crains que plus rien ne choque le monde à force de voir tant aberrations<br /> <br /> Amitiés Roger<br /> <br /> caro.
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