Adieu à Pierre Mauroy... et à la retraite à 60 ans
Pierre Mauroy fut le premier-ministre de François Mitterrand lorsque celui-ci devient président de la République le 10 mai 1981. En juin, le PS obtient la majorité absolue à l'Assemblée nationale. Il s'ensuit un gouvernement de gauche comportant des ministres socialistes, radicaux de gauche et communistes.
L'on retient de ce gouvernement dirigé par Pierre Mauroy des mesures fortes: majoration du SMIC (10%) et des prestations sociales, 5e semaine de congés payés, réduction du temps de travail à 39h payées 40h, abolition de la peine de mort, remboursement de l'IVG, retraite à 60 ans, lois Auroux, nationalisation de 5 groupes industriels, de 39 banques et de 2 compagnies financières.
La CGT se définit ainsi à l'égard du gouvernement: "Nous entendons être ni outranciers, ni bradeurs des intérêts des travailleurs. ni complaisants, ni irresponsables. Pas forcément commodes mais coopératifs et toujours francs et loyaux".
Mais rapidement, parce que la riposte populaire n'est pas à la hauteur, le PS revient à son ancienne stratégie de gérer loyalement le capitalisme, comme en 1936 ou en 1956 lorsqu'il dirigea les affaires du pays.
Pierre Mauroy en personne vient annoncer ce changement brutal de politique en plein 41e congrès de la CGT qui se tient dans sa ville de Lille du 13 au 18 juin 1982.
Cela va débuter par un blocage unilatéral des salaires et donc plus aucune relance de la consommation et l'efficacité des nationalisations se réduisant comme peaux de chagrins en donnant des gages au patronat ou en les gérant comme si les patrons en détenaient toujours les directions.
C'est la période dite du "tournant de la rigueur", rigueur qui va s'accentuer. L'indexation des salaires sur les prix est définitivement abandonnée, la réforme de l'enseignement supprimée.
François Ier décide de remplacer Pierre Mauroy par Laurent Fabius le 17 juillet 1984. Aucun des 4 ministres communistes n'est de ce nouveau gouvernement. Mais on peut s'interroger pourquoi n'ont-ils pas quitté plus tôt le gouvernement.
Lors du décès de Pierre Mauroy, il est toutefois plaisant que Harlem désir, boss actuel du PS, salue sa mémoire en disant qu'il fut "l'homme de la retraite à 60 ans".
Oui, car en cette heure, François II n'a donné aucun acquis social au peuple de France. Pire, quant à la retraite à 60 ans, je vous renvoie à l'actualité présente.