Condamnation de Marine Le Pen et de 24 cadres de l'extrême droite: la réaction de la CGT
Face aux attaques de l'extrême droite, la CGT réaffirme son attachement à la démocratie et à l'Etat de droit
En mettant en cause la séparation des pouvoirs, l'extrême droite s'en prend ouvertement à un fondement de notre République démocratique. Les attaques prennent aussi la forme de menaces contre une juge et contre le syndicalisme dans la magistrature.
La CGT condamne fermement ces attaques et les relais qu’elles trouvent au-delà des rangs de l’extrême droite. Elle affirme son plein et entier soutien aux magistrat·es dans l'exercice de leurs fonctions, sur leur liberté d'organisation syndicale et sur les moyens dont la justice doit être dotée pour assumer ses missions.
Portée par le RN, la campagne en cours est relayée par les dirigeants de l'Internationale autoritaire, de Musk à Poutine, en passant par Orban et Netanyahu Ces soutiens remettent en lumière la nature profonde de l’extrême droite française : en Russie, en Hongrie, en Israël, aux États-Unis, les pouvoirs en place attaquent frontalement les piliers démocratiques et en particulier l'indépendance de la justice.
Alors que les premières enquêtes d'opinion attestent du fait que la majorité de la population estime normale la décision prise par la justice, la CGT appelle à résister avec détermination à l'offensive idéologique en cours et à la vigilance quant aux possibles évolutions de la situation.
Montreuil, le 2 avril 2025
Note de ma pomme: Lors de l'annonce de l’accélération du calendrier judiciaire d'une décision en appel de cette affaire, l'un des avocats de l'extrême droite a claironné que c'était un "désaveu" du jugement en première instance. Mais n'oublions pas que la patronne du RN revendiquait l'inéligibilité de tout élu condamné. Quant à son sous-chef Jordan Bardella, il revendiquait un casier judiciaire vierge pour se présenter à une élection.
Marie-Suzanne Le Quéau, procureure générale près la cour d’appel de Paris, dans un entretien du 3 avril à l'AFP, a répondu à la réalité des faits.
Sur le prétendu désaveu: "Il ne s’agit pas d’avoir un quelconque désaveu, puisque le propre de l’appel, qui est un droit, c’est de recommencer à zéro l’examen de l’affaire".
Sur le calendrier judiciaire au premier semestre 2026: "Je ne veux pas que ce soit un enjeu de la campagne présidentielle à venir. Je veux que les magistrats qui seront appelés à rendre leur décision dans cette affaire puissent le faire avec la sérénité nécessaire au terme d’un débat contradictoire et je ne veux pas que, dans le cadre de la campagne présidentielle qui s’annonce et qui va donc s’intensifier, l’institution judiciaire soit en permanence critiquée, vilipendée, interrogée". Et la Cour d'appel avait anticipé cette date pour ce jugement de première instance. Soit l'extrême droite était relaxée et le procureur faisait appel, dans le cas contraire, le justiciable condamné avait le droit de faire appel.
Il n'en reste pas moins que la séparation des pouvoirs semble être restée lettre morte. François Bayrou, en appel pour les assistants parlementaires européens de son parti, chef actuel du gouvernement, s'est dit publiquement "troublé" par le jugement en première instance. Et le président de la République n'a pas jugé bon dans un communiqué de le remettre à sa place.
Un peu comme des larrons en foire?