Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Archives

Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

La Bourse du travail à Mantes-la-Jolie (suite n°1)

Lors de la célébration des 120 ans de la Confédération générale du travail, l'Union locale CGT de la région mantaise avait tenu une exposition sur ses multiples actions depuis sa naissance en 1908. Elle y avait notamment déployé ses drapeaux dissimulés dans des caves sous l'occupation nazie et le gouvernement collaborationniste de Pétain dans le Mantois.

A gauche, par exemple, la bannière CGT du Front populaire et à droite celle des métallurgistes. Celle du milieu fut confisquée par la justice de la 3e République avant-guerre, parce que les syndicats des cimenteries n'avaient pas voulu prendre partie pour ou contre le pacte de non-agression germano-soviétique.

Michel Hagron, alors président CGT du Conseil de prud'hommes de Mantes, l'avait découverte dans les années 1970. Le Tribunal  d'instance envoyait à la benne à ordures ce qui encombrait ses caves. Mais revenons à la Bourse du travail située Place de Lorraine à Mantes-la-Jolie.

Auguste Goust, maire de Mantes-la-Jolie, dans son discours pour son inauguration Place de Lorraine, affirmait qu'établie en ce lieu central de l'agglomération mantaise, elle offrait "aux travailleurs et à leurs syndicats tous les dégagements nécessaires et évitait de trop longs trajets pour s'y rendre". Un contrat de jouissance gratuite  était alors passée d'une durée illimitée. L'histoire sociale de la région va démontrer que les municipalités suivantes vont remettre en cause ce point central pour le syndicalisme dans le Mantois.

Haut lieu syndicaliste et aussi point central pour l'antifascisme

A l'été 1936, quand les sportifs de ladite communauté internationale vont parader devant Hitler, lors des Jeux olympiques tenus à Berlin, un coup d'Etat militaire attaque la république d'Espagne de Front populaire. Les finances et les armées de l'Allemagne nazie et de l'Italie mussolinienne sont aux côtés du fascisme espagnol.

Déjà en 1934, sous l'égide de l'Union locale CGT-U, s'était organisé un Comité d'action antifasciste auquel se joignit l'Union locale confédérée. Cette année, fortes des avancées du fascisme en Europe, les ligues factieuses françaises marchent vers la Chambre des députés. En réponse, une contre-manifestation se produit à Paris et dans diverses villes de province. Un meeting se tient à Mantes à la Bourse du travail et 3 000 personnes défilent dans les rues de Mantes, Mantes-la-ville et Limay au cri: "le fascisme ne passera pas!"

  Le 14 juillet 1935, toujours sur proposition du Comité d'action antifasciste, deux cortèges partent, l'un de la mairie de Mantes-la-Ville, l'autre du groupe scolaire de Limay, pour rejoindre la manifestation dans Mantes. Plus de 5 000 personnes se rassemblent place de Lorraine, derrière 20 maires de la région, avec le drapeau tricolore et la bannière rouge du Front populaire. André Lecoq, maire de Limay, lit le serment suivant:

"Au nom de tous les partis et groupements de liberté et des organisations ouvrières et paysannes, au nom du peuple de France rassemblé aujourd'hui sur toute l'étendue du territoire, Nous, représentants mandatés ou membres du rassemblement populaire du 14 juillet 1935, animés par la même volonté de donner du pain aux travailleurs, du travail à la jeunesse et la paix au monde, nous faisons le serment solennel de rester unis pour désarmer et dissoudre les ligues factieuses, pour défendre et développer les libertés démocratiques et pour assurer la paix humaine."

Mais lorsque éclate la guerre d'Espagne en juillet 1936, dans la Confédération générale du travail débute bientôt les différences entre partisans des républicains espagnols, animés principalement par les anciens de la CGTU, et ceux adoptant la non-intervention en Espagne adoptée par Léon Blum, chef socialiste du gouvernement de Front populaire.

Dès lors, même si la CGT condamne le coup d'Etat militaire factieux, à l'évidence, dans les entreprises et les villes, les ex-CGTU organisent la solidarité pour l'Espagne républicaine attaquée. C'est ainsi dans la région, avec l'Union locale dirigée par Raymond Roulleau, ex-CGTU et adhérent du Parti communiste. Les syndicats des luthiers sont particulièrement actifs dans cet élan solidaire en collectant de l'argent et des vêtements.

De ce fait, l'ambassade d'Espagne à Paris adresse à l'Union locale du Mantois une série de gravures éditées pour la défense de la république espagnole.

La suite dans un prochain article...

La Bourse du travail à Mantes-la-Jolie (suite n°1)

Commenter cet article