Le ministre de la police à la police: "souriez, vous ne serez plus filmée"
Gérard Darmanin soutient deux fois plutôt qu'une la proposition de loi des députés-godillots de l'Elysée venant à l'Assemblée nationale ce mardi 17 novembre 2020. Elle est dite loi sur la "sécurité globale". Inquiétante pour la démocratie et les libertés, notamment celle d'informer.
Si chacun doit condamner sans aucune réserve les agressions contre les policiers, restreindre la liberté d'informer ternit immanquablement la réputation des forces de l'ordre dit républicain. En effet, l'article 24 de cette proposition de loi interdit la diffusion "malveillante" d'images de policiers et de gendarmes. En clair, sous peine d'amendes et d'emprisonnement, interdiction de filmer des violences policières, à moins de flouter les visages. Bonjour donc à l'identification de ceux qui transgressent la loi républicaine qu'ils doivent pourtant servir envers et contre tout.
Autre cerise sur le gâteau, si j'ose dire, dans ladite proposition de loi: la surveillance généralisée de l'espace public par des drones. Souriez braves gens qui manifestez, vous êtes filmés!
Et poire après le dessert, le transfert de certaines compétences de la police nationale aux policiers municipaux, pire aux officines de sécurité privée.
La Commission nationale consultative des droits de l'Homme, chargée de conseiller l'Elysée et le Parlement, estime que cette proposition de loi redessine de "manière préoccupante les contours d'une nouvelle donne sécuritaire".
On s'en fiche, ont répondu l'Elysée et ses factotums de l'Assemblée nationale.
Cela va dans le bon sens, mais peut mieux faire, a dit le Rassemblement national, ex-FN fondé avec des collaborateurs pétainistes durant l'occupation nazie de la France.