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Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

Laurent Berger, patron de la Cfdt et qui préside la CES, n'y va pas par 4 chemins dans son twitt du 19 mai 2020: "Le plan de relance franco-allemand à 500 milliards annoncé hier est un vrai signal politique : c’est une Europe solidaire, plus forte et plus durable qui nous permettra d' affronter la crise. La CFDT soutient cette démarche qui redonne des perspectives !" Oui donc à des milliards d'argent public pour les entreprises et les 27 états de l'UE qui aident le patronat dans leur pré carré national.

Si vous lisez mon blog, je ne porte pas la CES dans mon coeur, d'autant plus que Laurent Berger la préside. En matière de progrès, de justice sociale et d'écologie, je dis que cette confédération roule pour le capital plutôt qu'elle ne le combat. Et la Cfdt, avalisant la politique du capital en pleine pandémie du coronavirus, conforte mon opinion.

La CGT est affiliée à la CES depuis 1999, Cfdt et Fo y étaient depuis la création de la CES en 1973. Mais depuis 1999, les plans d'austérité, édictés par Bruxelles, noircissent le quotidien des travailleurs européens. En France, la casse du Code du travail ou le sabordage du rail national , sans parler de la santé publique n'en sont que quelques exemples criants. Et si vous parcourez le site officiel de la CES, la langue du billet vert y fait florès. Comme d'ailleurs à Bruxelles, alors que la Grande-Bretagne n'est plus dans les états de l'UE.

Bref, réformer le capitalisme ou le ripoliner en vert à la sauce écolo-bobo n'ont pas mes faveurs. Et voilà que Laurent Brun, responsable national de la CGT-Cheminots, sur sa page Facebook, écrit cela:

"Non l’Union Européenne n’est pas la sauveuse de notre économie !
Le soi disant plan de relance franco allemand pose en lui même un certain nombre de questions (nouveau recul de souveraineté en matière de politique économique, conditions de remboursement qui pourraient amener une étape supplémentaire vers le fédéralisme, critères de sélection des projets...).
Mais c’est surtout une gigantesque arnaque idéologique qui vise à présenter l’Union européenne comme la solution à la crise alors qu’elle en est une des causes.
Pour les services publics, par exemple, les règlements de l’Union européenne consacrent l’obligation de mise en concurrence, le principe du « bénéfice raisonnable » (donc de la profitabilité du service public), et surtout les instruments « indépendants » de contrôle bureaucratique et financier qui ont fait grossir les « tetes » administratives et réduire les effectifs de production, un des probleme révèlé au grand jour dans cette crise.
Je ne développe pas sur le rôle de la banque centrale qui n’aide plus au financement des grands projets mais uniquement à la protection de la bourse et des grands patrimoines, sur les critères de convergence ou les contraintes budgétaires qui imposent aux états la réduction des budgets sociaux, sur la libre circulation des capitaux qui a organisé les délocalisations, etc...
Je ne reviens pas sur le fait que l’UE a été immédiatement au chevet des bourses mais n’a pas organisé une seule seconde la lutte contre l’épidémie (démarches de coopération des labos publics de recherche, mobilisation des forces productives pour fournir masques et matériel... nous n’avons rien vu de tout ça, ils n’ont même pas idée que ça aurait pu être leur rôle tellement ils sont éloignés de la coopération... tout juste parlent ils de raté sur la coordination des mesures prises par les États membres alors que justement cela n’a aucun intérêt car les états ont décidé les mesures en fonction de leurs capacités hospitalières, et des caractéristiques de leur pays).
Tous les maux ne viennent pas de l’Union Européenne mais l’Union Européenne est la caisse de résonance de tous les pires dogmes de l’ultralibéralisme.
Donc je ne soutiens pas le plan de relance européen. Et je regrette profondément la déclaration unitaire des organisations syndicales qui le soutiennent."
 
Certes, cette expression n'est qu'une expression individuelle et n'entraine pas la CGT-Cheminots, ni d'ailleurs aucunement la CGT.
 
Mais en France, à l'heure ou Renault va casser l'emploi et l'industrie automobile, quand pour la santé publique on prend les mêmes et on recommence, faut-il se satisfaire que la CGT reste affilée à une Confédération européenne dont les statuts et les actions ne concernent pas l'émancipation des travailleurs et la suppression du capitalisme? Pour le débat.
La Confédération européenne des syndicats (CES) sert-elle l'UE du capital ou pas?

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