Mon confinement à Mantes-la-Jolie
Le responsable de mon syndicat des cheminots retraités CGT m'a téléphoné. Il fait le tour de tous les copains pour s'assurer de leur bonne santé et de celle de leur famille. Le coronavirus avait touché notre camarade Alain, il s'en est heureusement sorti. Mon copain responsable m'a également évoqué la situation sanitaire et sociale à l'Hôpital de Mantes, son épouse y est infirmière: 10 ans de casse produisent leurs effets face à une pandémie.
Certes, le covid-19 ne pouvait pas être prévu. Mais la casse de la Santé publique a été organisée par Bruxelles. A 63 reprises, entre 2011 et 2018, la Commission européenne a recommandé aux gouvernements de l'UE du capital la privatisation de la Santé publique ou d'en réduire les budgets de fonctionnement et pas avec le dos de la cuillère. Et Emmanuel Macron, qui fut ministre du gouvernement socialiste de Hollande président, a été un acteur ardent de cette casse.
Selon la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques, entre 1997 et 2017, 99 061 lits d'hôpitaux ont fermé en France. La DREES est un organisme public et pas un brulot révolutionnaire.
1997, c'est le socialiste Lionel Jospin qui est premier ministre. 2017, un ex-banquier d'affaires, ministre de Hollande président, est candidat à l'Elysée. Vous saviez donc monsieur Macron que l'hôpital public était cassé. Vous et beaucoup d'autres. Vous aurez à rendre des comptes.
Depuis 1997, l'hôpital public a été forcé de suivre le modèle commercial des cliniques privées: chercher des activités rentables, privilégier l'ambulatoire, réduire les effectifs et les moyens pour travailler toujours à flux tendu. En "temps normal" à l'hôpital de Mantes, fallait essayer de prendre un rendez-vous dans un délai raisonnable!
Depuis 2005 et la loi Bachelot ministre de la santé -oui, la même qui fait des piges actuellement sur LCI à cause de ses fins de mois difficiles-, la terminologie financière est adoptée. Ainsi madame Cécile Dumoulin est présidente du Conseil de surveillance de l'hôpital public de Mantes. Surveillance avec un oeil sur les recommandations de l'Agence régionale de la santé. Non?
Lorsqu'en 2017 Michaël Galy quittait ses fonctions de directeur des hôpitaux Mantes-Poissy-Saint-Germain-en-Laye, oui des 3 à la fois, économie oblige, il se satisfaisait de son bilan financier.
Mais "pour Catherine Martinez-Mokrani, secrétaire de la CGT de l’hôpital, les suppressions de poste viennent obscurcir le bilan de Michaël Galy. « Dès qu’il y a des suppressions de postes, pour un syndicat c’est négatif, soutient Catherine Martinez-Mokrani. Déjà qu’on a du mal, mais depuis qu’il y a des suppressions de postes, on tourne à minima. »" Source: la Gazette du 30 août 2017.
OUI, bientôt!