Chasse aux sorcières à la Poste à Versailles
Les sorcières s'appellent Eduardo, Gil, Nicolas, Adrien et Vincent. Ils sont facteurs à Versailles. 3 sont à la CGT, un à la CNT, le cinquième n'est pas syndiqué. La direction les convoque à un entretien préalable à sanction. En ligne de mire, leur licenciement pur et simple. En pleine lutte des classes contre la réforme macronienne des retraites et après une grève victorieuse de 43 jours contre une réorganisation locale de la Poste.
Pour briser la résistance des postiers, il fallait ça à la direction de la Poste.
Le 12 décembre 2019, au petit matin, blocage d'une annexe du bureau de la Poste par des manifestants. Des postiers bien sûr, mais aussi des cheminots ou des étudiants dans le cadre d'une action interprofessionnelle contre le pouvoir des riches et du capital. Blocage tout à fait symbolique puisque la liberté de bosser n'est pas entravée.
Mais le dirlo sort 3 témoignages en défaveur de 5 sorcières qu'il faut absolument brûler sur le bucher. 3 très jeunes postiers ont attesté d'une séquestration. Ah ça mais!
Depuis, ces 3 très jeunes embauchés se sont rétractés publiquement. La direction leur a tenu la main pour écrire une bafouille. Que voulez-vous, quand on est jeunes embauchés, avec la précarité et le chômage galopant en France? Le dirlo en question, Eric Guilloux, contacté par l'Humanité, a refusé de "commenter le sujet".
Les 5 facteurs sont convoqués devant le conseil de discipline de la Poste ce mercredi. Un rassemblement de soutien est prévu devant le siège de la Poste à Guyancourt, dans le 78.
Depuis le début du combat de classe contre la réforme anti-sociale, la CGT a mis en place un "dispositif d'urgence en cas de répression syndicale". 31 saisines, individuelles ou collectives, sont d'ores et déjà recensées. Dans la patrie qui se dit des Droits de l'homme.
Liberté, j'écris ton nom à la Poste de Versailles!