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Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

Cela s'est passé dans les Pyrénées-Orientales, à Perpignan qui en est la préfecture, alors que la France de Macron parle de concertation sociale entre partenaires dits sociaux.

Devant un conflit du travail, la société de transport B2S a déménagé dans la nuit de jeudi à vendredi les camionnettes de l'entreprise, de Perpignan à Béziers. 25 salariés avec des contrats de travail en bonne et due forme sont sur le carreau.

Lu dans L'Indépendant, le journal régional qui écrit pourtant souvent dans le ni-ni:

"Le monde du transport des colis est une jungle. Tout en haut de la pyramide une structure internationale comme Amazon. Tout en bas, des salariés devant jongler avec les horaires et les conditions de travail pour un salaire des plus modestes. Entre les deux, des sociétés gigognes, sous-traitant de sous-traitant, et des méthodes globales fortement inspirées du monde libéral.

25 salariés 

La société B2S a défrayé la chronique la semaine dernière en procédant à des licenciements qualifiés par le syndicat CGT de "plan social déguisé". Il restait quand même 25 salariés en contrat à durée indéterminée pour livrer les colis (d'Amazon essentiellement) dans le département.

"Jeudi, explique un salarié, la direction nous a fait savoir qu'elle voulait changer nos contrats et nous payer en forfait avec 8 h 45 de travail journalier sur 6 jours. Le tout pour 1450 euros. Ces conditions étaient inacceptables, et comme il était impossible de discuter avec la direction, on a été obligé de bloquer les véhicules pour la contraindre à négocier. Impossible. Il n'y a eu que des menaces de licenciement."

Ce vendredi matin, les salariés étaient présents devant les locaux mais interdiction d'y pénétrer. "Nous avons appris que cette nuit, explique un chauffeur, la direction a déménagé les camions, notre outil de travail, vers le dépôt de Béziers. Comme toujours, la direction est absente et on est sans nouvelles."

De l'esclavage moderne

Ce vendredi la CGT, FO et une délégation de cheminots sont venus soutenir les salariés de la société B2S. "Pour nous, cette situation c'est de l'esclavage moderne, assure Alexandre Pignon responsable local de la CGT, c'est pourquoi nous soutenons les salariés dans ce conflit avec leur direction. Il n'est pas question de la laisser faire n'importe quoi."

Une direction discrète, mais un responsable confie quand même sans vouloir être nommément cité : "Je suis vraiment désolé pour ces chauffeurs. Mais nous ne pouvons plus travailler sur Perpignan, nous avons perdu notre client, qui lui était le sous-traitant d'Amazon. Il a estimé que le service n'était pas rempli. Alors on a récupéré nos camions basés à Perpignan et on les a rapatriés sur Béziers."

Le sous-traitant va devoir se rapprocher d'un autre service de livraison local, les salariés aujourd'hui sans contrat y trouveront-ils alors un emploi ? "Je pense que ce sera compliqué pour eux", estime encore le cadre de B2S."

Du coup, cette capture d'écran:

Le sous-traitant du sous-traitant d'Amazon se fait la malle en pleine nuit et déménage l'outil de travail de ses salariés

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J
Comment cette personne cadre de b2s exerçant le métier d'esclavagiste peut-elle rester anonyme ? Le pire, c'est qu'elle va pouvoir recommencer à mettre en œuvre ces pratiques d'un autre siècle ailleurs en France (peut-être à Bézier ?) alors que l'on arrête pas de nous rabâcher que l'on vit dans le pays de la concertation salariale, des droits et des libertés.
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