Contre la réforme des retraites à la sauce du capital, une analyse de la CGT-Cheminots
La grève interprofessionnelle débutée le 5 décembre est d’ores et déjà inédite par son ampleur et sa durée selon certains observateurs. Nous ne visons pas un record, mais la victoire !
Mettons toute notre énergie dans la lutte pour les jours à venir !
Après avoir tout tenté pour convaincre les salariés, et plus largement la population, du bien-fondé de son projet de réforme des retraites, le Gouvernement ressurgit après 15 jours de silence, avec les mêmes rengaines.
Chacun a repris sa place : les premiers dirigeants du Gouvernement dans les médias donnant le sentiment que rien ne se passe dans le pays et d’autres sur le plateau de France 2 pour appeler à l’arrêt de la grève.
Il n’en demeure pas moins que les cheminots, avec d’autres secteurs d’activité, sont en grève reconductible depuis 34 jours, que l’opinion publique demeure majoritairement favorable à la mobilisation en cours et soutient la grève, que la détermination à gagner le retrait du projet, malgré la fatigue et l’impact financier d’une grève longue, est toujours intacte.
Le Premier ministre animera, ce mardi 7 janvier, une réunion avec les organisations syndicales pour traiter des sujets de pénibilité et d’emploi des séniors. Certains ministères annoncent, de leur côté, des réunions sectorielles pour mettre en œuvre la réforme dans les branches professionnelles.
Cette stratégie ne trompe personne : l’Exécutif crée l’illusion que le projet est en place, ce qui est loin d’être le cas. Il se saisit de propositions de la CFDT pour faire croire qu’il est à l’écoute et disposé à discuter. Mais de quoi et avec qui ?
Les organisations syndicales CGT, FO, FSU, Solidaires, CFE-CGC et organisations de jeunesse appellent l’ensemble du public et du privé à agir le 9, 10 et 11 par des grèves massives dans les entreprises et en participant aux manifestations qui, à n’en pas douter, le seront tout autant.
Différents secteurs d’activité s’organisent pour gagner un haut taux de grévistes (agro-alimentaire, éducation nationale, ports et docks, transports, chimie…).
NOUS POUVONS GAGNER ! ALLONS-Y !
Laurent Berger, le secrétaire général de la confédération CFDT, a été invité au journal télévisé de 20h00 sur France 2 dimanche 5 janvier 2020.
Malgré le fait que ses syndiqués et sympathisants cheminots sont en grève reconductible, il a totalement gommé la revendication du refus de baisse des pensions avec le nouveau système.
De même, après les vœux du Président de la République (qui a fait référence à l’âge de départ à 64 ans), Laurent Berger ne réaffirme plus la « ligne rouge » de l’âge pivot et se contente de demander le renvoi de cette question à une conférence sociale sur le financement des retraites en juillet ou septembre 2020…
Les grévistes CFDT doivent-ils comprendre qu’ils doivent faire grève jusqu’à juillet ? Ou au contraire qu’ils doivent arrêter la grève sans aucune garantie ?
Dans tous les cas, il est clair que les cheminots ne sont pas soutenus ou pris en compte par la confédération CFDT !
Alors qu’ils ont tenté d’affaiblir le niveau de la mobilisation en appelant à une « trêve » pendant les fêtes, contre l’avis de leur base cheminote, sans aucune information à l’intersyndicale à laquelle ils participaient, et sans tenir compte de leurs camarades de la RATP, la Fédération UNSA-Ferroviaire appelle désormais les cheminots à poursuivre la mobilisation.
Si ce n’était pas si grave, on pourrait presque en rire.
Quand le syndicalisme autonome se transforme en direction syndicale indépendante de sa base, il est urgent de se poser des questions.
Nous remercions une nouvelle fois les militants UNSA cheminots qui n’ont pas respecté la demande d’arrêt de la grève.
L’action interprofessionnelle va s’amplifier cette semaine avec, en point d’orgue, les journées des 9, 10 et 11 janvier, qui seront, à coup sûr, de nouvelles étapes importantes dans la bataille engagée contre une réforme par points dont personne ne veut.
Pour cela :
- Les syndicats CGT sont appelés à contacter un à un les cheminots de leur périmètre afin de les convaincre du bien-fondé de la lutte ;
- Les Assemblées Générales doivent redevenir massives pour être à même de décider des actions à engager et des suites à donner ;
- Les cheminots qui ont quitté l’action doivent à nouveau y entrer, quel que soit leur collège ou leur métier.
- Le nombre de DII doit atteindre un niveau au moins identique aux premiers jours du mouvement.
Il nous faut gagner l’engagement total par l’implication de tous les cheminotes et cheminots.
Les raisons qui nous ont conduits à engager le conflit demeurent à l’heure où s’écrivent ces lignes.
GARDONS LE CAP, AUGMENTONS LA VOILURE ET FILONS VERS LA VICTOIRE !