Jeudi 5 décembre 2019: Noir c'est noir, ô rage ô désespoir, n'ai-je tant vécu que pour cette infamie?
Les merdias -peut-être une erreur orthographique- me le tambourinent à juste titre. Moi simple usager comme mes parents l'ont été et les parents de mes parents aussi, je vais être pris en otage notamment par les salopards de la CGT. Même Laurent Berger, le grand manitou de la Cfdt, le corne. C'est dire si c'est vrai. La grève du 5 décembre n'a pas lieu d'être!
D'ailleurs, ce mardi matin, le Berger de la Cfdt rencontre Jean-Paul Delevoye, le ministre chargé de la très bonne réforme des retraites qui, à plus de 72 balais, n'est pas encore retraité. Deux hommes d'expérience vont donc se rencontrer ce matin.
Très, très bien! Depuis quelques jours, la grande opération vérité est à l'ordre du jour dans les merdias -merdre, encore une faute d'orthographe-. Aucun d'eux ne songe à contredire notre révérendissime locataire de l'Elysée qui ne veut que de la grâce et du bonheur pour les gens d'en bas dans notre société capitaliste inégalitaire. Là, sûrement une redondance. Alors, ils me l'ont proclamé en long, en large et en travers: jeudi 5 décembre 2019, c'est noir de chez noir et je suis pris en orage.
Moi qui cherche d'urgence un toubib pour soigner mon ald, mon médecin traitant voguant vers des cieux meilleurs sans chercher l'ombre d'un remplaçant, moi qui paye plein pot le bus à Mantes-la-Jolie et sans correspondance dans les stations, au même tarif que dans le métro qui lui assure gratos les correspondances, moi dont le pouvoir d'achat dégringole d'année en année, moi qui se soucie pour l'école de mes petits-enfants, moi qui était un ouvrier parce que mon père l'était et le père de mon père l'était, comme quoi c'est génétique, un point c'est tout, moi qui ne suis actionnaire d'aucune sorte dans les sociétés qui cachent leurs bénefs dans des paradis fiscaux ou qui exploitent les richesses des pays pauvres, et bien moi, en ce 5 décembre, je serai pris en otage par des salopards de privilégiés!
Oui, chers amis et camarades qui me lisez, ce 5 décembre, noir c'est noir c'est mon plus profond désespoir.
Heureusement, j'ai lu le Parisien. Il se félicite que "le dialogue social se poursuit". Ouf, je respire. Merci bien, monsieur Laurent Berger!