L'UE du capital où il serait toujours question d'éthique
Thierry Breton, ex-ministre de droite et grand patron français, a été avalisé comme commissaire européen choisi par Emmanuel Macron.
Ainsi, pour les eurodéputés, une fois de plus c'était l'heure de gloire. Figurez-vous que, tous les 5 ans, à chaque élection européenne, l'UE du capital leur offre une libéralité. Pas de légiférer, cela leur est interdit par les dogmes du marché libre et non faussé, mais d'auditionner les futurs commissaires européens, puis de les accepter ou non. Un peu comme les moutons choisiraient l'ogre qui dévorerait leur quotidien pour accroître les profits du capitalisme sur notre vieux continent.
Dès lors, alléluia comme l'on cru certains, les eurodéputés n'avaient pas validé Sylvie Goulard, la candidate française présentée par le palais de l'Elysée. Bien, chacun peut voir midi à sa porte et croire à des lendemains qui chanteraient en oubliant la lutte des classes.
Ceci dit, le Belge Didier Reynders est lui devenu commissaire européen de la Justice. Il était accusé par un lanceur d’alerte issu des services secrets d’avoir contribué à débloquer des fonds libyens gelés en échange de juteux contrats d’armement lorsqu'il était ministre de la Défense. Le procureur de Bruxelles a opportunément clos l’enquête quelques jours avant son audition.
Le futur (et sortant) commissaire désigné par l’Autriche, Johannes Hahn, s’est vu simplement demander de vendre son portefeuille d’actions avant de prendre en charge le budget de l’UE. Le Commissaire pressenti pour l’Economie, l’ancien premier ministre italien Paolo Gentiloni, a juste indiqué qu’il ferait de même plus tard.
Quant au futur chef de la politique extérieure, le socialiste espagnol Josep Borrell, il s'est fait ovationné par les eurodéputés. Malgré ses actions du chimiste Bayer-Monsanto. Malgré sa condamnation dans son pays à 30 000 euros d’amende pour délit d’initié en 2018 et un précédent scandale financier ne l'ayant pas empêché d'être ministre des affaires étrangères.
Le recalage de Sylvie Goulard n'était qu'un tout petit coup bas entre amis, entre la droite et la gôche qui mènent la barque dans l'UE du capital depuis le début. Mais droite et gôche vont continuer à le faire au sein du Conseil de l'Europe et de la Commission européenne, organismes qui n'ont rien de technocratiques mais qui sont les seuls tauliers de l'UE.
Anisi, pour remplacer Sylvie Goulard, Thierry Breton a passé son grand oral. Reçu 20/20 avec les félicitations du jury. Il a promis d'être "radical" pour éviter les conflits d'intérêt. C'est à dire, selon les normes de la politique politicienne, que l'ex-pdg de Thomson, de France Telecom et d'Athos et premier grand patron de l'histoire de l'UE à être choisi comme commissaire européen, ne prendra aucunement part à des décisions de ladite commission lorsque seront abordés les intérêts des anciens groupes privés dont il fut le pdg. Sans blââgue!
Ben oui, il n'y aura aucun conflit d'intérêts avec un grand patron adoubé par un ex-banquier d'affaires français. Sans blââgue (bis)!
Vous avez dit éthique? Comme c'est bizarre, j'avais entendu éthique. Sinon, j'ai ceci: