Deliveroo et les coursiers auto-entrepreneurs: qui perd, qui gagne?
Les livreurs de repas, qui bossent pour Deliveroo, sont en colère. Une centaine a manifesté à Paris mercredi 7 août. En cause, la nouvelle grille tarifaire mise en place par la plate-forme britannique qui réduit considérablement leur gagne-pain et fait de ces tâcherons à la sauce internet les esclaves du nouveau monde promis par Emmanuel Macron.
Les micros-entreprises, créées par la Loi, font que chaque coursier est à la fois son patron et son salarié. Attention, salarié sans véritable couverture de santé, sans repos ni congé, ni durée légale de travail, ni d'autres droits sociaux comme les accidents du travail ou le chômage, contenus encore dans le Code du travail qu'un ex-banquier d'affaires devenu roi, espère détruire en totalité. Et vous qui me lisez, vous comprenez pourquoi.
De plus, ce n'est pas Deliverro qui paye l'outil de travail: le vélo ou le scooter et l'équipement qui va avec, le smartphone et l'abonnement qui va avec, mais l'auto-entrepreneur, puisque patron et sous-traitant.
Deliveroo, ce sont 11 000 coursiers en concurrence les uns avec les autres, parce que dans le monde des patrons, business est toujours business. 11 000 coursiers dans une course effrénée à l'échalote pour pouvoir remplir son garde-manger. Population atomisée, ils n'ont de plus aucun contact humain avec la boite britannique. Tout se passe par internet: les ordres de bosser et la réduction drastique de la gille tarifaire. Pas de représentation syndicale et les organisations patronales n'ont rien à foutre des légitimes revendications des coursiers de Deliveroo. Et Deliverroo se sait fort de remplacer ses coursiers mécontents par d'autres moins-disants dans une France rongée par le chômage et la précarité.
Qui gagne, qui perd avec l'auto-entreprenariat chez Deliverro, mais au-delà?
En effet, comme le dit l’U2P, le patronat du petit artisanat, ces plates-formes utilisant les services de ces micro-entrepreneurs offrent l’image d’un "véritable Far West en ayant recours à des indépendants qui sont dépendants à tous points de vue, en lieu et place de salariés".
Et ce dessin qui peut faire grincer quelques dents. Mais tant pis.