Le train de primeurs Perpignan-Rungis toujours en danger de mort
Le gouvernement renonce à faire transporter 400 000 tonnes de fruits et légumes par 25 000 camions. Mais l'objectif SNCF de casser le rail public français demeure.
Dès lors, contre ce qui n'est qu'un sursis, la pétition organisée par la CGT reste d'actualité!
En effet, tout est dans la précision du communiqué ministériel des Transports: le train de primeurs est maintenu "au moins jusqu'à la fin de la saison haute en cours". C'est à dire que lors de la saison basse en production de fruits et légumes, couic!
De ce fait, la SNCF, fidèle commis du capitalisme libre et non faussé, maintient son objectif de fermeture de la ligne française. En cause, les 82 wagons réfrigérés accusent 40 ans d'âge. Lesdits wagons sont loués par la SNCF à une filiale à 100% de la SNCF qui n'a rien investi. Est-ce que vous suivez? Quand on veut tuer son train, on l'accuse de son grand âge.
Et puis Manu 1er lorgne sur l'autoroute ferroviaire fret Barcelone-Rungis. Elle devrait ouvrir en 2022. Du coup, les primeurs espagnols, récoltés à très bas prix par des salariés immigrés -ben oui, toujours le moins-disant pour le capitalisme-, arriveront en droite ligne sur le marché gaulois à Rungis. 6 000 emplois directs et 2 000 induits supprimés dans le Roussillon. Et couic du service public français autour d'un train de marchandises.
Au fait, la CES, qui fédère les syndicats européens, ouvre son congrès ce jeudi. Laurent Berger, patron de la Cfdt qui fait tant de bien aux travailleurs de France, va en être propulsé grand manitou. L'Europe sociale en perspective donc. Non?
Je déconne grave bien sûr. Lors de la grève des cheminots contre la casse du rail public français, la CES n'a pipé mot. Avec Laurent Berger aux commandes, ce sera également silence radio pour le train de primeurs Perpignan-Rungis. La CES reste et restera un syndicalisme de consensus en Europe. De consensus avec le capital.
Allez, au lieu de croire aux incantations magiques pour une Europe sociale, signez la pétition. Et luttez!