Cahiers de doléances en 1789 et Grand débat national en 2019: quelles différences?
Sous la monarchie absolue de droit divin, la société inégalitaire se divisait en 3 ordres: le clergé et la noblesse (500 000 personnes avec droits et privilèges, possédant les 2/3 des terres), le tiers état, dénommé aussi le commun, sans droit ni privilège, avec que des devoirs envers le roi, le clergé et la noblesse. Il représentait la quasi majorité des 28 millions de sujets de Louis XVI.
En 2019, la société française inégalitaire se compose de citoyens qui ne naissent jamais égaux en droit avec tous leurs voisins. L'ex-banquier d'affaires a d'ailleurs très justement défini la pyramide de la France: les premiers de cordée dont il est et tous les autres. En effet, une petite classe dirigeante, au service des riches et du capital, avec ses commis patentés ou non, régente notre pays pour que rien ne bouge dans notre vieux monde.
Louis XVI, dans sa ordonnance du 24 janvier 1789, ne borne pas le contenu des cahiers de doléances. Ceux du tiers état dénoncent les privilèges du clergé et de la noblesse et toutes les taxes, impôts et corvées auxquels il est seul assujetti. Louis XVI, parce "père et providence" de ses sujets par la grâce de Dieu, décrète que le nombre des députés du tiers état sera égal à celui des deux ordres réunis (clergé et noblesse). Ils étaient auparavant de 192 pour les derniers de cordée, 130 pour la noblesse et 144 pour le clergé.
Emmanuel Macron, dans Lettre aux Français du 13 juillet, leur écrit très longuement mais fixe les doléances de ses sujets des derniers de cordée des citoyens français à 4 thèmes (copier-coller de ladite bafouille):
Le premier sujet porte sur nos impôts, nos dépenses et l’action publique.
l’organisation de l’État et des collectivités publiques.
La transition écologique est le troisième thème, essentiel à notre avenir.
Enfin, il est évident que la période que notre pays traverse montre qu’il nous faut redonner plus de force à la démocratie et la citoyenneté.
Et, pire, contrairement aux Etats-généraux de Louis XVI, aucune élection de députés dans ce GRRAND débat national. Mais 2 animateurs nationaux, ministres de Manu 1er: Emmanuelle Wargon à la Transition écologique, et Sébastien Lecornu aux Collectivités territoriales. Plus 5 garants de l'indépendance du GRRAND débat national.
Paris Match vous les livre ainsi: "Hier encore, ils n’avaient pas de raison de se fréquenter: Jean-Paul Bailly, 72 ans, ex-président de la RATP et de La Poste, Nadia Bellaoui, 43 ans, jusqu’alors secrétaire générale de la Ligue de l’enseignement, l’ancien membre du Conseil constitutionnel Guy Canivet, 75 ans, Isabelle Falque-Pierrotin, 58 ans, patronne de la Cnil, et le politologue Pascal Perrineau, 68 ans."
Ils sont bénévoles, mais disposent de bureaux et de moyens humains (secrétariat, presse). Leurs bureaux sont situés à Matignon, chez le premier ministre. Paris Match ne dit pas par qui ses 5 garants ont été choisis. Moi, je vous le dis: par le président de droite du Sénat, par le président de droite et drauche de l'Assemblée nationale, par le président du Conseil économique social et environnemental (joker ou pas?), les deux derniers par le premier ministre de droite et de droite de Manu 1er.
A mon avis, depuis son palais de l'Elysée, Emmanuel Macron a tiré toutes les leçons des Etats-généraux ordonnés par Louis XVI.
Mais pour le GRRAND débat national de 2019: Ah ça ira, ça ira, ça ira...Non?