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Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

Le jeune étudiant était mort en 2014 sur le site de construction du barrage de Sivens (Tarn), contre lequel il s'élevait. Il avait été touché par l’explosion d’une grenade offensive tirée par un gendarme mobile dans la nuit du 25 au 26 octobre 2014. Le projet avait été finalement annulé et une enquête confiée à deux juges d'instruction.

Or, durant ces 3 longues années d'enquête, aucune mise en examen n'avait été prononcée. Et le procureur de la République, dépendant directement du ministre de la Justice, avait requis un non-lieu le 20 juin 2017. Ce qui équivalait par le gouvernement à absoudre le lancement d'une grenade de guerre sur un groupe de civils par un militaire chargé du maintien de l'ordre public.

Ce lundi 8 janvier, les 2 magistrats instructeurs ont rendu leur copie: un non-lieu dans cette affaire qui faucha la vie de Rémi Fraisse. Selon l'ordonnance de non-lieu, que Le Monde a consulté gentiment, le gendarme a effectué « effectué les avertissements d’usage » et, au préalable, « observé la zone distante d’une vingtaine de mètres ».

Cela aurait pu être bêta cette vérification de quelques petits centimètres en plus ou en moins, s'il n'y avait pas eu la mort violente d'un très jeune être humain. Non? Surtout que, aucours de l'affrontement entre pandores et manifestants, pas moins de 42 grenades offensives avaient été tirées, mais toujours sans doute à la distance réglementaire de 20 mètres. Ce qui faisait dire à Jacques Toubon, Défenseur des droits et ancien ministre de la Justice que « le manque de clarté des instructions données aux militaires » et « l’absence de toute autorité civile au moment du drame, malgré le caractère à la fois sensible, dangereux et prévisible de la situation » ont « conduit les forces de l’ordre à privilégier (…) la défense de la zone, sur toute autre considération, sans qu’il soit envisagé à aucun moment de se retirer »,

Mais bon: non-lieu dans la mort de Rémi Fraisse. Circulez, il n'y a plus rien à voir, peut dire la gendarmerie mobile. Mais ce soir, je n'aime pas la justice.
 
Pour l'histoire, la gendarmerie mobile est une subdivision de la Gendarmerie nationale, spécialisée dans le maintien ou le rétablissement de l'ordre. Créée en 1921, elle est utilisée pour remplacer l'emploi des soldats du contingent à l'époque, les gardes mobiles étant des militaires engagés. Wikipédia nous illustre la gendarmerie mobile par deux clichés que je vous mets en ligne: le premier pour une manif en 1970, le second pour une manif en 2013.
Rémi Fraisse mort une seconde fois?
Rémi Fraisse mort une seconde fois?

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