Les femmes durant la Première Guerre mondiale
1914-2018: centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale, de ce massacre de gens qui ne se connaissent pas au profit de gens qui se connaissent mais ne se massacrent pas, comme l'écrivait Paul Valéry. La guerre de 14-18 et ses traités de paix qui vont ouvrir les fronts de la Deuxième Guerre mondiale encore plus destructrice, meurtrière et inhumaine. Et les femmes dans le premier conflit mondial?
Je vous propose des extraits à ce sujet, tirés de mon ouvrage Le travail des femmes autrefois. Aujourd'hui: L'Union sacrée pour la guerre
Lorsque l’Allemagne déclare la guerre, la société française se rallie à l’idée de l’Union sacrée pour défendre la patrie. Même les organisations réfractaires au gouvernement, comme les socialistes, les associations féministes ou la CGT sont parties prenantes.
Côté socialiste, après l’assassinat de Jean Jaurès le 31 juillet 1914, chantre de la paix et du parti, deux d’entre eux et non des moindres entrent au gouvernement : Marcel Sembat (1862-1922) et surtout Jules Guesde (1845-1922), figure historique du mouvement ouvrier.
Il en va autant pour les associations féministes françaises, qui suspendent leurs revendications, pour ne parler que du devoir patriotique des mères et des épouses des soldats. Elles exhortent les femmes à être "semeuse de courage" dans « une cause sainte contre la barbarie et le militarisme prussien ». L’Union française pour le suffrage des femmes et le Conseil national des femmes françaises vont considérer cette guerre comme sainte. L’une des féministes françaises de renommée internationale, Jane Misme (1865-1935), directrice du journal
Abel Ferry, dans ses Carnets secrets, résume l'idée majoritaire en France: « L’élan est trop formidable pour qu’il n’emporte pas les barrages de casques et de pointes. »
Remplacez sur le champ de travail ceux qui sont sur le champ de bataille.
Préparez-vous à leur montrer, demain, la terre cultivée, les récoltes rentrées, les champs ensemencés !
Il n’y a pas, dans ces heures graves, de labeur infime.
Tout est grand qui sert le pays.
Debout ! A l’action ! A l’œuvre !
Il y aura de la gloire pour tout le monde. »
La mobilisation des ouvrières sera plus tardive, pour n’intervenir qu’en fin d’année 1915 et dans un contexte de guerre bien différent.