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Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

Dans notre société capitaliste, les scandales alimentaires se succèdent et l'affaire Lactalis, le dernier en date mais pas le dernier, montre une fois de plus que le profit passe avant la sécurité alimentaire. Ce qui devrait être un devoir absolu pour l'Etat responsable de la DGCCRF. Or, ce même pouvoir, qu'il soit de gôche ou de droite, a supprimé le nombre de fonctionnaires dans ce service, diminué leurs prérogatives et laissé les entreprises se contrôler elles-mêmes. Et une fois de plus, les marchands du Temple parlent d'erreurs et présentent leurs plus plates excuses. C'est cela le capitalisme libre et non faussé, système qui n'est pas amendable mais à annihiler.

Pour ceux qui ne le savent pas, la DGCCRF dépend du Ministre de l'économie, hier Emmanuel Macron sous la drauche socialiste, aujourd'hui Bruno Lemaire, sous la droite et la droite de Macron.

DGCCRF signifie Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes. Elle est chargée, ouvrez le ban: de veiller aux conditions des échanges marchands entre les entreprises afin d’assurer la loyauté des transactions à l’égard des consommateurs. Dans ce cadre, elle assure trois grandes missions : la régulation concurrentielle des marchés, la protection économique et la sécurité des consommateurs. Elle lutte aussi  lutte contre les ententes et les abus de position dominante, le contrôle des concentrations, la loyauté des relations commerciales entre fournisseurs et distributeurs, l'exercice d’une concurrence loyale dans l’accès à la commande publique. Fermez le ban. Dès lors, on comprend que l'Etat, au service exclusif du capitalisme, n'a pour ambition que de réduire à néant la DGCCRF pour que le Marché soit toujours plus libre et non faussé.

Lactalis a lui une position dominante. En effet, il est le premier géant laitier mondial. En France, mais pas que dans notre pays, pour augmenter ses profits, il pressure salariés, producteurs de lait et consommateurs, de plus sans souci aucun de la sécurité alimentaire. Selon le dogme capitaliste: business is business.

Le groupe, qui n'appartient qu'à une seule et même famille, a déjà été condamné: en 2000 pour "fraude sur le lait et publicité mensongère", il coupait 70% du lait récolté avec de la flotte. En 2008, il est accusé de recycler du frontom périmé et de les avoir vendu. En 2012, il est accusé de vendre du lait stérilisé UHT pour du lait frais pasteurisé: fraude découverte par la DGCCRF, mais classée sans suite faute de vide réglementaire. En 2015, il est condamné à une amende de 56,1 millions d'euros pour entente illicite sur le prix des yaourts vendus sous marques de distributeurs.

Lesdits distributeurs ont été reçus hier à l'apéro par le ministre de l'économie capitaliste. Ils ont vendu des produits Lactalis qui auraient dus être retirés de la vente dans leur enseigne. Ils ont été blanchis par Bruno Lemaire, lequel n'a surtout pas mis en cause la responsabilité de l'Etat. Le seul coupable: Lactalis.

Lactalis s'en fout un petit peu. Sa fraude de 2008 lui avait permis de générer 10 millions d'euros d'affaires. Et il poursuit pépère son petit bonhomme de chemin. Bien qu'empêtré dans un nouveau scandale sanitaire, début janvier 2018, ce n'est pas vieux, il a racheté une marque de yaourt étranger qui fait de lui le number 4 du yaourt à marques chez Donald Trump.

Et 66 pays sont concernés par le lait infantile Lactalis contaminé à la salmonellose...

Allez, un petite image pour conclure et bien le bonjour à la FNSEA, le syndicat patronal de l'agriculture:

Lactalis: les marchands du Temple plus blancs que du lait de vache

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