Le coup d'Etat de Macroléon Bonaparte
Pour le débat à l'encontre de celles et ceux qui ne songent pas à s'invectiver entre gens pour le progrès et la justice sociale. Mais pour construire ensemble des lendemains qui chantent.
L’abstention massive est bien une signe politique, notamment de ceux que la crise n'épargne jamais
57 % d'abstentionnistes, auxquels s'ajoutent 10% de suffrages blancs ou nuls, plus des millions d'autres mal-inscrits parce qu'ils ne croient plus aux partis politiques, ces chiffres explosent dans les couches populaires. 70 % des moins de 35 ans dans les cités ne rentrent plus dans un bureau de vote. Les ouvriers et les employés ont également boudé les urnes quand ils représentent 53% des Français. Cela est un signe majeur, surtout de la part de la jeunesse et des catégories ouvrières ou employées. Et parmi le Pcf ou France insoumise, combien de députés issus de ces catégories populaires?
De l'autre côté, la verrue d'extrême droite est bien présente dans le paysage politique: elle quadruple son nombre de députés.
Faut-il persévérer abandonner carrément le terrain social, c'est à dire la lutte des classes dans la cité, les entreprises et à l'école, pour s'enfermer dans l'unique gestion de la crise? Comme si le capitalisme était un esprit égaré qu'il faudrait humaniser pour que cela aille mieux demain?
Le coup d’État de Macroléon Bonaparte
Les forces de l'argent, après les quinquennats de Sarkozy et de Hollande, ont trouvé en Emmanuel Macron leur meilleur allié pour conforter leurs profits. Pour jeter du granit sur ces grains de sable qu'étaient devenus pour eux la droite et le PS. Quitte à nouer, le jour qu'ils le désireront, une alliance avec l'extrême droite pour gendarmer la France toujours selon les dogmes du capitalisme. Dans les années 1930, ce qui n'était pas encore le CAC 40 a joué ainsi les boutefeux.
Le ventre de l'extrême droite est toujours fécond
Et pas que parmi les nostalgiques de l'Algérie française qui faisaient passer leurs idées nauséabondes à coups d'attentats barbares.
Dans la circonscription de Narbonne dans l'Aude, département et ville dont je suis originaire, le député socialiste a été viré dès le 1er tour des législatives, comme d'ailleurs ses deux autres potes audois. Et ce sont 3 macronistes qui sont élus députés.
Dans cette circonscription, le taux de chômage est de 18% (9% en France métropolitaine). Le manque d'emploi et la précarité y sont endémiques et bien avant que je l'ai quittée en 1972 pour bosser en région parisienne.
Participation 2e tour législatives : 39,22 %
Votes blancs: 8,85 % 1 350 votes
Votes nuls: 4,45 % 679 votes
1er tour Participation : 45,29 %
Droite: 14.96 %2
Pcf: 2.78 %
Ecolo:2.73 %
Blancs: 2,03 %
Nuls :0,79 %
A Narbonne, comme presque partout ailleurs en France, quelle organisation politique de progrès répond à l'attente du peuple?
Et surtout, ne pas compter sur un positionnement des députés socialistes, ou ce qu'il en reste, pour faire se soulever l'espoir.
Par contre, faire tomber la haine entre appareils locaux ou nationaux du Pcf et de la France insoumise et s'engager vers un programme anticapitaliste, est-ce irréalisable?
Retrouver le lien avec le peuple, pas que dans des discours tribuniciens, mais aussi dans les actes en soutenant les luttes activées par le mouvement syndical progressiste: pour cela multiplier les débats dans la cité, les entreprises ou à l'école. Surtout pas en palabrant entre soi dans un bunker fermé à double tour.
Le Pcf ne recueille que 3,17% des suffrages, soit 615 287 voix. Ses dirigeants se félicitent d'obtenir 11 députés au lieu de 7 précédemment et un groupe à l'Assemblée nationale. Mais cette désastreuse sanction politique de la part de l'électorat n'est -elle pas une nouvelle étape dans sa marginalisation? Et mettre en débat au sein du parti, qui sort extrêmement divisé de cette période électorale, la question de l'appelation communiste, est-elle la raison majeure de ses échecs électoraux depuis des lustres?
Les amis de Pierre Laurent ont cru lorgné vers les députés socialistes dits frondeurs pour former une alternative de combat à la crise. Les dits députés ont été tous balayés ou presque, leurs chefs de file en premier. Comment ne pas s'être aperçu que l'étiquette socialiste était synonyme de trahison et de soumission au capital dès mai 2012?
EELV a disparu complètement de l'Assemblée nationale. Mais ce mouvement ne possédait un groupe depuis juin 2012 que par la grâce du PS. Lorsque celui-ci a sombré corps et bien, ceux qui étaient au fond de la cale, ont coulé en premier.
Reste France insoumise, un succès certain passant de 0 à 17 députés sinon plus. Mais a-t-on besoin d'un maître dans un parti, qui sait tout et n'écoute rien, pour se diriger vraiment vers des jours heureux?
Le Pcf et France insoumise vont avoir une place à l'Assemblée nationale, sous les ors d'un ancien palais de l'Ancien régime. Mais en attendant, chacun regardant son nombril et pas ailleurs, les intérêts supérieurs des milieux populaires demeurent sur le bord du chemin, sinon dans les bas-fossés. Et dans la politique réactionnaire mise en branle par Emmanuel Macroléon Bonaparte après son coup d'Etat, les travailleurs, les précaires, les jeunes vont être corvéables à merci, les licenciements la règle dans chaque entreprise, tandis que la pression fiscale épargnera le capital.
Les communistes de Pierre Laurent et les gens de Jean-Luc Mélenchon entrent bien sous les dorures du palais Bourbon. Mais pour quels résultats?