Ce soir, j'aime Potemkine... Pardon Poutou
Ceux qui me connaissent savent que je n'adhère pas au courant troskiste qui promeut deux candidats à l'élection présidentielle. Pour autant, même si souvent son sectarisme dessert la cause des travailleurs, Philippe Poutou, militant de la CGT dans son usine qui combat pour la conserver, est mon camarade de combat. Et les chiens de garde de la pensée capitaliste ne se sont pas trompés en tirant à bout portant contre lui, après le débat pour cette présidentielle.
Anna Cabana, cheftaine du service politique du JDD, apparaît particulièrement remontée. "Je ne trouve pas que Philippe Poutou mérite quelque honneur que ce soit parce qu'il s'est conduit de manière très irrespectueuse". Bruno Jeudy, rédacteur en chef de Paris Match, enchaîne en remettant même en cause la légitimité même du candidat dont la candidature été validée par le Conseil constitutionnel : "Je trouve que c'est un candidat qui, par moments, n'a pas le respect qu'il faut pour être candidat à la présidentielle".
Et Anna Cabana de renchérir: "Philippe Poutou, il apostrophait les candidats par leur nom sans même mettre ni Madame, ni Monsieur, ni un prénom. Il s'asseyait derrière son pupitre, se retroussait les manches, se retournait pour parler avec son public, refusait de prendre place sur la photo collective (…) Il y a un irrespect dans sa posture de bout en bout et une forme d'indignité par rapport à la solennité d'un moment comme ce débat présidentiel."
Le péché ultime du candidat, selon la journaliste du JDD : "Pour venir se présenter devant des millions des Français dans un débat aussi important (…), mettre une chemise, peut-être pas une cravate mais une chemise, ne pas arriver mains dans les poches (…) Il y a des codes qui permettent de monter que vous respectez les personnes qui vous regardent, là il y a quand même une désinvolture".
Le pompon pour Christophe Barbier de L'Express : "Attendez, c'est une élection présidentielle (…) Il y a des millions d'hommes et de femmes qui vont regarder pour décider à qui on va confier le bouton nucléaire, à qui on va confier les négociations avec Trump, avec Poutine. Est-ce que Philippe Poutou a sa place là ?"
Oui, les chiens de garde du capital étaient ce soir en costard-cravate ou en vêtement pas sorti d'un discount. Alors ce soir, j'aime vraiment Potemkine contre ce vieux monde de merde. Parce que rentrer dans le lard du candidat de la droite réactionnaire et de la fille de son père héritier des cimenteries Lambert, et bien, à moi, ça me parle, camarades.