Ethique en stock
La candidate de l'extrême droite soutient mordicus François Fillon dans ses attaques contre les magistrats et la police. Qui en est surpris? Depuis toujours, la droite et son extrême ont des convergences solides pour défendre les inégalités, l'injustice et la fraude fiscale. Mais mon propos de ce jour est à l'encontre du comité d'éthique de l'Académie de médecine.
Comme le Medef a son comité d'éthique pour blanchir ou pas l'un de ses membres, l'Académie de médecine possède le sien. Et depuis le début de cette année 2017, ledit comité d'éthique de l'Académie de médecine a nommé Marie-Thérèse Hermange dans ses rangs, elle qui est mise en examen depuis avril 2013, pour trafic d'influence dans le scandale du Médiator fourni par les laboratoires Servier.
Lorsqu'elle était sénatrice de droite de Paris, ladite Marie-Thérèse Hermange avait été chargée en 2011 par Gérard Larcher, alors président du Sénat et actuel grand soutien de François Fillon, d'écrire un rapport sur le Médiator.
Et des fois, qu'il aurait été mal orthographié, elle l'avait fait relire par le professeur Claude Griscellui, lequel avait pris langue avec le bras droit de l'industriel pharmaceutique Servier. L'enquête policière avait relevé pas moins de 46 contacts téléphoniques entre la sénatrice et le toubib, lequel avait été déjà conseiller de Servier de 2004 à 2005. Bref, après les investigations policières autour d'un rapport sénatorial qui semblait blanchir Servier, la Justice mettait en examen la sénatrice et le professeur pour trafic d'influence au profit des laboratoires Servier.
Ni une ni deux, le comité d'éthique de l'Académie de médecine vient de confirmer Marie-Thérèse Hermange dans ses fonctions. Ben oui, on a de l'éthique ou on n'en a pas.
Et c'est bêta que madame Hermange ne soit plus parlementaire, elle aurait parrainé François Fillon pour être président de la République. Au nom, sans aucun doute, de l'éthique qu'ils ont en stock.
Ps: Le comité d'éthique de l’Académie de médecine est présidé par l’ex-ministre de la Santé de droite, Jean-François Mattéi. Et dans ce comité siège aussi Marie-Germaine Bousser, ancienne chef du service neurologie de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière et membre de l’institut Servier.