Primaire socialiste: pourquoi votait-on
Mon titre est peut-être n'importe quoi. Mais c'est aussi n'importe quoi de voter Benoît Hamon pour faire tomber Manuel Valls, lorsqu'on n'est pas inféodé au Parti socialiste et que l'on revendique une politique de progrès social, de justice et de paix pour la France.
La preuve de ce n'importe quoi, en voici un exemple:
Sandrine Grandgambe est la secrétaire départementale du Ps dans les Yvelines. Elle soutient mordicus et publiquement Benoît Hamon dans la primaire de son parti et ce, dès le 1er tour. Grand bien lui face d'apporter ses suffrages à un pur produit du Ps qui n'a jamais été sous la coupe d'un patron de toute son existence. Benoît Hamon est à ce jour député des Yvelines, conseiller régional d'Île-de-France et conseiller municipal de Trappes. Bonjour au cumul des mandats. Il a été ministre du très socialiste François Hollande sous Jean-Marc Ayrault premier ministre et aussi sous Manuel Valls.
Mais revenons à la joute qu'on dit acharnée entre deux ennemis jurés: Benoît Hamon et Manuel Valls. Toujours selon Sandrine Grandgambe, dans la presse régionale du Mantois, Benoît Hamon est celui qui faut pour porter une politique de gauche au nom du Ps et pour la France. Fermez le ban.
Et dans un autre journal du Mantois, la même dit de Françoise Descamps-Crosnier, député socialiste sortante qui se représente dans la 8e circonscription du 78: "C'est une député qui a un vrai bilan, très implantée sur ce territoire. Elle aura tout l'appui du Ps pour mener sa campagne."
Or ladite députée a voté toutes les lois anti-sociales proposées par François Hollande sans jamais faillir une seule fois. Et dans le coin, elle est un fervent soutien de Manuel Valls. Alors ce dimanche: Manuel Hamon ou Benoît Valls ?
Du n'importe quoi, j'en ai lu aussi dans l'édition de l'Humanité de ce vendredi. Dans sa chronique hebdomadaire, Philippe Torreton, sous le titre Tournons la page, conclut ainsi: "On a viré Sarkozy, dimanche, éliminons Manuel Valls, tournons la page de ces nerveux crispants et populistes et intéressons-nous aux urgences du peuple". En votant donc pour Benoît Hamon, soi-dit en passant.
Oui, c'est écrit dans le journal fondé par Jean-Jaurès et qui fut longtemps celui du Parti communiste français. Comme le temps et les idées passent vite.
Pour finir, un extrait d'un des discours de Jean Jaurès, toujours d'actualité: