Les 8 de Goodyear et les héritiers Wildenstein jugés au nom du peuple français
La justice vient de condamner les premiers à la prison avec sursis et une mise à l'épreuve, pour avoir contester les choix politiques de leur patron les privant de leur travail. Pour autant, ils ont été condamnés alors que leur employeur et deux cadres dirigeants avaient retiré leur plainte dans le cadre d'une négociation de fin de conflit.
Le tribunal correctionnel de Paris n'a rien trouver à reprocher aux héritiers Wildenstein, célèbre famille de marchands d'art.
Ceux-ci avaient simplement négligé de révéler au fisc l'étendu de leur patrimoine en biens immobiliers, riches résidences et tableaux de maîtres. Ce qui leur a valu un redressement fiscal d'un demi-milliards d'euros. De ce fait, ces hors-sols de la finance étaient jugés pour la "plus lourde et la plus sophistiquée" des fraudes fiscales de la 5e République, selon les mots du Parquet national financier. Ce qui n'était pas rien. Avec à la clé de la taule ferme et 250 millions d'euros d'amende contre le principal protagoniste, grand ami de Nicolas Sarkozy qui l'avait fait commandeur de la Légion d'honneur. Fermez le ban.
Et bien, la 32e Chambre correctionnelle de Paris a relaxé purement et simplement les héritiers Wildenstein. Ce jeudi, Olivier Géron, président du tribunal correctionnel, a toutefois précisé: "Cette décision est susceptible de heurter le sens commun et d'être incomprise du peuple français au nom de qui la justice est rendue". Non, sans blââgue!
Ainsi, les trusts montés par les Wildenstein dans des paradis fiscaux pour échapper au fisc ne comptent pour rien. On me dit qu'on ne doit jamais commenter une décision de justice qui s'exerce au nom du peuple français. Dont acte. Pour autant, selon que vous serez madame Christine Lagarde, ou les héritiers Wildenstein, les jugements me semblent à ce qu'écrivait Jean de la Fontaine en son temps: "Selon que vous serez puissant ou misérable, Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir".
Et ceci n'est pas un commentaire de ma pomme, simplement un rappel de l'histoire, bien avant que la France ne se déclare patrie des droits de l'homme et du citoyen, ou tout un chacun naît égal en droit avec sa voisine patronne du FMI ou ses voisins, les héritiers Wildenstein.
Et ce petit dessin, qui n'est pas plus un commentaire d'une décision de justice, mais l'idée que je me fait de la société...