Voyous et radins par José Fort
Ma chronique sur Radio Arts-Mada (tous les lundi en direct à 19h15)
Quel spectacle affligeant donne à voir cette droite extrême et cette extrême droite!
Avez-vous entendu Marion Maréchal le Pen, plus kapo que jamais, qualifier les réfugiés de « poussières » ?
Avez-vous entendu Copé, à la rage presqu’animale, faisant référence à la double facturation de la campagne de 2012, affirmer que Sarkozy se présentait à l’élection présidentielle « pour éviter les tribunaux » ?
Avez-vous entendu parler des « révélations » de Patrick Buisson, l’ancien directeur du journal fasciste « Minute », ex-éminence grise de Sarkozy pendant cinq ans et spécialiste des enregistrements clandestins, furieux d’avoir été balancé dans les oubliettes, déballer les dérives de son ancien patron. Avec en prime des gentillesses dispensées par l’agité de Neuilly sur ses proches notamment Christian Estrosi qui aurait « un petit pois à la place du cerveau ». Ce qui n’est pas faux.
Avez-vous entendu Sarkozy qualifier Juppé de « vieux », le maire de Bordeaux lui retournant son « inconsistance » et non comme j’ai lu quelque part son « incontinence ».
Avez-vous lu ou entendu le perfide Fillon, pourtant cinq ans Premier ministre, disqualifiant Sarkozy en rappelant ses « affaires judiciaires », Le Maire dit Bruno, oui le premier de la classe-lèche bottes, regrettant « les mauvaises idées » de son ancien leader ?
Cette droite est gangrenée, grave. J’en reste là ?
Non, parce que j’ai gardé une sucrerie. Elle porte un nom : Laurent Wauquiez. Lui, on pourrait le marier avec Marion le Pen tellement le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, président par intérim de l’UMP, pardon de LR ,maire et député, bonjour le cumul, fait dans le sordide.
Il refuse purement et simplement d’accueillir un seul réfugié dans sa région. Ce qui lui a valu une lettre du cinéaste et homme de culture Jacques Livchine. Je le cite :
« Je voudrais vous rappeler, écrit-il à Wauquiez, que le village du Chambon sur Lignon en Auvergne est le seul à avoir sa plaque de village des justes au mémorial Yad Vashem de Jerusalem. Je dois ma vie à ce village qui a accepté d’accueillir mes parents pourchassés par le nazisme et le pétainisme. Et vous, dont la mère Eliane est maire de ce village vous refusez d’accueillir dans votre immense Région, 1700 réfugiés ! A lui tout seul, le Chambon a accueilli 5000 réfugiés. J’avoue que je suis à ce point navré que le mot pour qualifier votre attitude est à inventer tant elle est empreinte d’inhumanité, d’égoïsme et de calcul électoral. Si la déchéance de nationalité existait, c’est à vous que je l’appliquerais. »
Laurent Wauquiez se distingue aussi par des petits arrangements avec l'histoire en réécrivant son parcours.
Lorsqu'il s'agit de parler de lui, le député de Haute-Loire aime mettre en valeur ses origines « modestes », le parcours d'un pur enfant du plateau de Chambon-sur-Lignon, alors qu'il a fait ses études à Paris, dans le prestigieux lycée Victor-Duruy.
Même déviation lorsque qu’il raconte qu'il est le fils d'un « employé de banque ». Son père, Philippe Wauquiez, en réalité, est l'un des dirigeants d'Indosuez. Et, grandiose, lorsqu’il raconte son histoire avec soeur Emmanuelle en Egypte. « Je m'étais engagé, disait-il, dans un quartier du Caire. Quand soeur Emmanuelle me voyait, elle me regardait droit dans les yeux et me disait: "Mon petit Laurent, qu'as tu fait de bon depuis que je t'ai vu ?" Le journal Le Monde et l’entourage de sœur Emmanuelle répliquent qu’il s’agit d’un mensonge.
Voilà un exemple type de la nouvelle génération de la droite française. Pas joli, joli, n’est-ce pas ?
Allez, une dernière pour la route. Celle-là, elle est racontée par un haut fonctionnaire de la préfecture de Haute Corse. Je le cite :
« Le jeune Wauquiez terminait son stage de jeune diplômé de l’ENA à la préfecture de Haute Corse. A la fin du stage, il nous invite deux chefs de service et moi dans un restaurant du marché de Bastia pour nous remercier de notre accueil. Nous en étions au café, lorsqu’il a pris l’addition et en a divisé le montant par quatre. »
On savait que les voyous et autres pilleurs de fonds publics embouteillent la droite. On sait désormais qu’au plus haut niveau, ils sont aussi radins, sauf quand ils tapent dans la caisse.
A propos de radinerie, je dédie à ce sinistre Wauquiez la chanson « Les radins » interprétée par Stéphane Richez. Ecoutons-le.
Avez-vous entendu parler des " révélations " de Patrick Buisson, l'ancien directeur du journal fasciste " Minute ", ex-éminence grise de Sarkozy pendant cinq ans et spécialiste des enregistreme...