Alstom Belfort: pourquoi si tard et pourquoi si peu?
D'abord, il faut souligner la mobilisation des travailleurs d'Alstom Belfort et de la population dans le sauvetage de 450 emplois et de la sous-traitance. C'est signe que le rassemblement et la lutte, et pas la compromission de la Cfdt comme à Florange en Lorraine, imposent des reculs au capitalisme. Il faut aussi admettre que les échéances électorales du printemps prochain donnent de l'air au site industriel jusqu'en 2018. Mais ensuite? Ni l'actuel pouvoir socialiste, ni les forces de la droite et de son extrême n'envisagent une politique en faveur de l'industrie ferroviaire, incluant la SNCF et les sociétés privées telles Alstom ou Bombardier.
Au contraire, sous Nicolas Sarkozy président, mais aussi bien avant et jusqu'à nos jours, le tout routier a eu les faveurs des gouvernements. Sous François Hollande à l'Elysée, cette mauvaise politique s'est accélérée en développant le transport par route des marchandises, les cars Macron et la découpe du rail public pour mieux l'offrir au capitalisme. Cette politique s'est accélérée évidemment avec Emmanuel Macron, banquier d'affaires chez Rotchschlid adoubé ministre de l'Industrie, mais aussi sous Arnaud Montebourg dans ce ministère du 16 mai 2012 au 25 août 2014, aujourd'hui chevalier blanc pour redresser la France.
Toujours sous le pouvoir socialiste, l'Etat ne reprend pas une partie de la dette de la SNCF, empêchant ainsi qu'elle investisse. Reprise de dette pourtant formalisée par la loi. D'autre part, l'Etat achète du matériel à Alstom Belfort au détriment des traités européens nous interdisant de privilégier une entreprise plus qu'une autre dans l'UE du capital. Que va faire Bruxelles?
Le TGV pour des lignes TGV: bien, il faut renouveler les rames existantes. Mais des trains à grande vitesse sur des lignes classiques? Même s'il y a urgence d'y renouveler le matériel obsolète, le TGV est-il le mode de traction le plus adapté et le plus performant? Et pourquoi la SNCF s'engage-t-elle à fermer de plus en plus de lignes ou d'en réduire de façon drastique l'offre?
Quant à créer à Belfort un centre européen de maintenance ferroviaire, c'est modifier ce site pour vider les emplois à statut et durables dans les ateliers de la SNCF. Alstom Belfort c'est la recherche, l'innovation, le développement et la construction, pas la maintenance?
Enfin, Alstom Belfort est l'arbre qui cache la forêt de la désindustrialisation ferroviaire française. A Reichshoffen (Alsace), après la fabrication des TER et des Intercités, plus de commande fin 2017. Même scénario pour la contruction des moteurs à Ornans dans le Doubs.
Et puis, chers amis et camarades, pour une politique ferroviaire de progrès, en phase avec les besoins du public et de la souveraineté de la France, en concordance avec l'écologie, le mot NATIONALISATION est-il devenu un gros mot ou bien ne figure-t-il plus que dans les revendications des siècles précédents, époque révolue à tout jamais?