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Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

Un rocard, sinon rien

M'en voudrez-vous beaucoup si je m'ajoute à l'hommage unanime de la classe politique et des médias rendu à Michel Rocard, décédé en ce 2 juillet 2016.

Côté presse bien pensante, Libération, porte-voix officieux du pouvoir socialiste, dit du défunt qu'il fut "un homme moderne", Le Monde, son patron et ses actionnaires, écrivent qu'il a été "une figure essentielle de la gauche", Le Figaro, canal historique de la droite et du patronat, y va également de ses louanges à cette "deuxième gauche" et écrit que Manuel Valls a perdu son "père en politique".

Côté pouvoir socialiste, Jean-Cristophe Cambadélis, patron actuel du PS, salue comme il se doit son camarade qui fut plusieurs fois ministre, premier ministre et patron du PS en son temps. Il a aussi déclaré urbi et orbi qu'un hommage national sera rendu à Michel Rocard selon ses voeux "trés précis" formalisés par son testament. Ainsi, lors de la cérémonie, jeudi, aux Invalides, Edmond Maire, ex-secrétaire général de la Cfdt, prendra la parole.

Côté PS, les hommages sont unanimes des potes d'Emmanuel Macron, à ceux de Manuel Valls, aux frondeurs auquel Benoît Hamon appartient et qui twitte: "Avec lui, j'ai appris ce qui compte à mes yeux le plus : l'éthique de conviction. Michel Rocard s'est éteint et sa mort me bouleverse."

Côté Sarkozyland et son extrême: "esprit agile, goût du débat sans concession mais sans sectarisme" (Alain Juppé), "innovateur politique et homme de rassemblement" (François Bayrou), "restera dans notre histoire par son honnêteté et sa droiture" (Bruno Le Maire), "esprit créatif" (Xavier Bertrand),"homme de convictions" (Marine Le Pen), "le sens de l’État " (Nicolas Sarkozy).

Même Jean-Luc Mélenchon, ex-du Fg et qui se rappelle qu'il fut socialiste de 1976 à 2008 et ministre de la rose de 2000 à 2002 sur un poste créé pour lui par le premier ministre Lionel Jospin, dit:  "sa vie est une leçon".

Bien, après tout ceci, je respire un bon coup et vais vous raconter ce que je connais de Michel Rocard, de la "deuxième gauche" et de sa politique lorsqu'il fut premier ministre de François Mitterrand.

Il adhère en 1949 au parti socialiste de l'époque, notamment pour militer en faveur de l'Europe. Le pouvoir socialiste s'engageant dans la guerre d'Algérie en 1956, il rejoint le Parti socialiste autonome en 1958, puis participe à la fondation du Parti socialiste unifié en 1960 et en devient le patron en 1967.

Lors du mouvement social de mai-juin 1968, il participe au meeting de Charléty avec la Cfdt et les socialistes, qui exclue la CGT et le Pcf, pour une alternative de gauche anticommuniste au pouvoir du général De Gaulle. En 1974, mis en minorité au Psu, il rejoint le parti socialiste de François Mitterrand, lequel fut le ministre socialiste de la Justice guillotineur durand la guerre d'Algérie.

Premier ministre de ce même François Mitterrand de 1988 à 1991, sa "deuxième gauche" inclue dans son gouvernement l'hommes d'affaires Bernard Tapie et des personnalités de droite. Pour établir sa politique de droite, il use 28 fois de l'article 49-3 de la Constitution, un record absolu! Toujours avec l'approbation de la Cfdt.

On lui doit la CSG, nouvel impôt qui représente aujourd'hui le double du produit de l'impôt sur le revenu.

Il est l'instigateur du premier Livre blanc sur les retraites, attaques contre le système découlant du programme du Conseil National de la Résistance, et qui inspireront et inspirent toujours le patronat, les socialistes et la Cfdt.

Il s'élève contre le Programme commun de gouvernement Ps-Pc en 1972 et se réjouit le la PS le saborde par la suite en 1976. Il a toujours été contre les nationalisations et donc pour les privatisations. Il décide d'abandonner la sidérurgie française. Il fait de Jacques Chérèque, le patron de la sidérurgie Cfdt et père de François ex-secrétaire général de la Cfdt, un ministre "chargé de l'aménagement du territoire" dans son gouvernement.

Michel Rocard s'est aussi impliqué dans l'UE capitaliste et Nicolas Sarkozy en fait son embassadeur chargé de la négociation internationale pour les pôles arctique et antarctique. En 2013, il exprime de lourdes réserves contre le mariage homosexuel.

 Sur son blog, Canaille le rouge dépeint également Michel Rocard. En Lien:

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L
rectif sur le nom !
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L
Merci, il fallait rétablir certaines vérités face à cet unanimisme insupportable (d'autres l'ont fait aussi ), c'est tout à fait ça ! (sauf sur l'épisode de Charléty en 68 où on diverge sur l'analyse !). Fabienne
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