Rappel, le 11 juin 1936, avec la CGT, la classe ouvrière gagne 14 jours de congés payés
Cet article n'est pas pour les propagandistes de la pensée unique, de gôche, de droite et de son extrême, mais en souvenir de nos glorieux aînés. Le 11 juin 1936, la Chambre des députés vote la loi sur les congés payés et le Sénat la confirme 6 jours après. L'inimaginable devient réalité pour les masses laborieuses qui ne bénéficiaient en tout et pour tout que du repos hebdomadaire.
Cette revendication, comme celle des 40 heures, n'était inscrite dans aucun programme des partis composant le Front populaire. La CGT, elle, l'avait inscrite dans ses revendications depuis son congrès confédéral tenu à Douai en 1907.
Le 3 mai 1936, les élections législatives accordent une majorité de voix aux socialistes, au parti radical et au Pcf. Le socialiste Léon Blum forme un gouvernement que le Pcf soutient sans y participer. Mais les grèves et les occupations d'usine, à l'initiative de la CGT, lui forcent la main. Alors que des millions de travailleurs sont grévistes, Léon Blum convoque une réunion gouvernement-patronat-CGT, le 7 juin. En découlent les Accords Matignon. La CFTC, créée en 1920, n'en est pas, ses dirigeants, inféodés à l'église catholique, ont freiné des quatre fers dans ce puissant mouvement social.
Le décret sur les congés payés paraît le 30 juillet 1936. Pour la première fois, la classe ouvrière peut partir en vacances payées par le patronat. "Des salopards en casquettes" éructe François Coty, industriel du parfum, soutien de l'extrême droite et patron du Figaro. Oui déjà!
Depuis, la bataille des congés payés n'a cessé d'être au coeur de la lutte des classes. Les ouvriers de Renault, fortement syndiqués à la CGT, ouvrent à plusieurs reprises la voie des conquêtes sociales, en 1955 avec la 3e semaine de congés payés, en 1962 avec la 4e semaine, conquêtes généralisées ensuite pour tous par la Loi.
Aujourd'hui, le pouvoir socialiste, notamment par Myriam el Khomri, ministre du travail, vise à permettre au patronat de faire travailler plus longtemps tout en gagnant moins.
La lutte des classes reste toujours à l'ordre du jour dans notre société capitaliste.