Le Syndicat de la magistrature décortique la loi el Khomri
Dans son préambule, le Syndicat de la magistrature estime que c'est le rôle d'une organisation syndicale de magistrats de présenter ses observations sur un projet de loi chargé de mettre en oeuvre le droit du travail. En effet, cette législation, encadrant les relations individuelles et collectives nées du contrat de travail, est appliquée dans toutes les juridictions traitant des conflits du travail et de la subordination du salarié envers son patron.
Ceci écrit, dans son communiqué de ce 10 juin 2016, le Syndicat de la magistrature affirme aussi que la loi El Khomri "réduit drastiquement le rôle du juge sur les décisions de l'employeur et opère un retrait du champ de l'ordre public social au profit du droit négocié". En clair, la subordination, déjà effective entre un travailleur est son patron, va s'aggraver. Ce texte, dit encore le Syndicat de la magistrature, "prétend faire des salariés et des employeurs des alliés dans la défense de l'emploi."
Et pourquoi ne pas instaurer un syndicat unique salariés-patrons, j'ose ajouter, comme du temps du régime collaborationniste dirigé par Pétain durant l'occupation nazie de la France, Etat français instauré par un coup d'état avec l'appui du patronat, de la droite la plus réactionnaire -est ce n'est pas peu dire- et de l'extrême droite?
Comme on le voit à lire, en entier les observations du Syndicat de la majistrature, le pouvoir socialiste gomme d'un trait de plume la lutte des classes, celle des exploités contre son exploiteur: le système capitaliste. Mais il est vrai qu'en matière de lutte des classes, depuis l'assassinat de Jean Jaurès à la veille de la Première Guerre mondiale, les socialistes l'avaient enterrée en même temps que le cercueil de leur camarade, avec l'Union sacrée avec eux, la droite et le patronat au gouvernement. Pour soi-disant sauver la Patrie.