Contre la loi El Khomri, continuons le combat
Une fois de plus, le ministre socialiste de la police se ridiculise avec les chiffres des manifestants qui ont battus les pavés, en ce mardi 14 juin, contre la loi réactionnaire voulant atomiser le droit du travail conquis par les luttes et le sang de la classe ouvrière.
Les médias aux ordres ont par contre jamais posé les bonnes questions sur le crime perpétré par un adepte de l'état islamo-fasciste à Magnanville, hier soir, dans le 78, ville voisine de Mantes-la-Jolie. Loup solitaire, terroriste et autres conneries pour faire prendre des vessies pour des lanternes et des fascistes pour des débiles mentaux. Alors, les ministres du pouvoir socialiste ont joué des muscles dans les téloches, soutenus par le ban et l'arrière ban de la droite et de l'extrême droite. Faire peur et éviter d'analyser les causes profondes induites par l'impérialisme, forme suprême du capitalisme, dictant sa loi et envoyant ses armées, non pour éteindre des brasiers d'où surgissent la haine, mais pour activer les brandons, au nom d'une prétendue guerre de civilisation.
Ci-dessous le communiqué de la CGT pour cette journée d'action unitaire:
1.300.000 manifestants : le gouvernement est-il aveugle et sourd ?
1.300.000 manifestants aujourd’hui dans tout le pays, plus de 4 heures avant que les derniers manifestants parisiens quittent la place d’Italie, des délégations de syndicats européens présentes en nombre, arrêt total de la production dans certaines entreprises, des sites d’ordures ménagères bloqués, des centaines de milliers de votation pour le retrait du projet de loi recueillies aujourd’hui… Qui a parlé d’essoufflement ?
Ce sont des centaines de milliers de salarié-e-s, privé-e-s d’emplois, retraité-e-s et étudiant-e-s qui, depuis trois mois, luttent pour exiger le retrait du projet de loi travail et pour l’ouverture de véritables négociations pour gagner des droits nouveaux.
Après les pétitions, les manifestations, les grèves (pour certaines reconductibles) et les occupations de lieu de travail, le rejet de cette loi demeure profondément ancré chez les salariés.
A nouveau, la CGT dénonce les violences qui ont émaillé la manifestation.
Depuis 2 semaines, l’intersyndicale opposée à cette loi a débuté une campagne de votation citoyenne sur les lieux de travail et les lieux de vie. Nous invitons l’ensemble de la population à s’emparer de cette votation et à participer massivement aux journées de mobilisation nationales les 23 et 28 Juin 2016.
Face à ce rejet massif de la part d’une majorité de salarié-e-s et de l’opinion publique, combien de temps le gouvernement va-t-il rester sourd aux légitimes revendications du monde du travail ? Jusqu’où devrons-nous aller ?
Fort de cette nouvelle mobilisation, la délégation qui rencontrera la Ministre du Travail vendredi 17 juin portera l’exigence du retrait ; les points majeurs du blocage étant a minima les 5 articles qui constituent l’ossature du texte.
La CGT portera également nos propositions pour un code du travail du 21ème siècle, porteur de progrès social.
La balle est maintenant dans le camp du gouvernement !
Montreuil, le 14 juin 2016.
Comme je mets en ligne les propos de Desmond Tutu, Sud-Africain, prix nobel de la Paix, au Comité du prix Nobel de Norvège, concernant le député et dirigean palestinien, Marwan Barghouthi, emprisonné dans les geôles de l'état d'Israël, avec la bénédiction des USA et de l'UE:
au Comité Nobel de Norvège
Henrik Ibsens gate 51 0255
Oslo, NORVEGE
Par la présente, je propose la nomination de Marwan Barghouthi, dirigeant palestinien emprisonné, pour le Prix Nobel de la Paix.
Emprisonné une première fois à l’âge de 15 ans, Marwan Barghouthi a passé plus de 20 ans de sa vie dans les prisons israéliennes. Il fut le premier parlementaire palestinien à être kidnappé, en 2002. Nombre de ses collègues devaient suivre, presque la moitié du Conseil législatif palestinien ayant été arrêté ces dix dernières années.
L’arrestation de ces élus constitue une attaque flagrante contre la nation palestinienne, la démocratie et le droit. Depuis 1967, Israël a arrêté plus de 850 000 Palestiniens. C’est l’exemple le plus frappant dans l’histoire contemporaine d’arrestations arbitraires de masse. Dans sa volonté de briser un peuple qui, tout entier, réclame la liberté et l’indépendance, il a arrêté des dirigeants, des militants, des universitaires, des journalistes, des femmes et des enfants, des personnes âgées, des défenseurs des droits humains.
Les 7000 Palestiniens détenus aujourd’hui par Israël sont le reflet de l’emprisonnement de toute la nation et de la négation de ses droits par l’occupation, l’oppression et le blocus.
La libération des prisonniers palestiniens est un pré-requis pour la liberté du peuple palestinien.
La nomination de Marwan Barghouthi, symbole de la lutte du peuple palestinien pour la liberté, est un signal fort en faveur de la réalisation des droits inaliénables du peuple palestinien, y compris l’auto-détermination.
Il existe un consensus international autour de ces droits mais ils doivent être soutenus par des actes symboliques et pratiques qui entraîneront la fin de l’occupation comme étape indispensable pour accéder à la paix.
Marwan Barghouthi s’est battu pour la liberté et pour la paix. Il a émis une corrélation entre ces deux combats en déclarant que le dernier jour de l’occupation serait le premier jour de la paix.
Du fond de sa cellule il a initié le document des prisonniers, signé par les dirigeants palestiniens de tous bords politiques, qui constitue aujourd’hui encore la base des efforts déployés pour la réconciliation nationale et qui est le programme politique permettant d’atteindre l’unité, la liberté et la paix.
Marwan est aussi un partisan de la démocratie et des droits de l’Homme qu’il défend activement, y compris les droits des femmes, tout comme il défend le pluralisme, politique et religieux, dans une région et un monde qui manquent cruellement de tels partisans.
Bientôt la Palestine commémorera la Nakba qui, 70 ans plus tôt, entraina la dépossession et le déplacement du peuple palestinien et la négation de ses droits.
La Palestine demeure aujourd’hui le symbole de l’échec de la communauté internationale à assumer ses obligations, à savoir respecter et faire respecter le droit international et établir la paix et la sécurité du monde.
J’en appelle aux membres du Comité Nobel norvégien afin qu’ils saisissent cette occasion de remettre sur le devant de la scène la question de Palestine et tous les appels pour une paix juste et durable. C’est un avenir que Marwan Barghouthi continue de prôner et pour lequel il agit malgré des années d’emprisonnement et d’isolement.
En 2013, une Campagne internationale pour la Libération de Marwan Barghouthi et de tous les prisonniers palestiniens fut lancée à Robben island par l’une des icones de notre lutte contre l’apartheid, Ahmed Kathrada, depuis la cellule du symbole universel de paix qu’est Nelson Mandela.
Avec 7 autres lauréats du prix Nobel de la Paix, j’ai décidé de soutenir cette campagne car elle reflète bien notre conviction que la liberté est le seul chemin vers la paix.
La Campagne est soutenue par 115 gouvernements un peu partout dans le monde, par 15 anciens chefs d’Etats ou de gouvernements, des parlementaires, des artistes et des intellectuels, des universitaires, des organisations qui défendent les droits humains, de même que par des milliers de citoyens sur la planète.
Ce vaste soutien international connaîtra un essor encore plus grand si Marwan obtient le Prix Nobel de la paix.
J’espère que le Comité Nobel va prendre une décision courageuse qui nous rapprochera du jour où cette terre sainte, chargée d’une valeur symbolique absolument unique, cessera d’être le témoin vivant de l’injustice et de l’impunité, de l’occupation et de l’apartheid, et deviendra enfin le phare de la liberté, de l’espoir et de la paix.
Que Dieu vous bénisse.
Archevêque émérite Desmond Tutu
Le Cap, Afrique du Sud, 6 juin 2016