La grève, c'est de la merde
C'est peut-être pour cette raison que le patron de Fonderies du Nord, à Hazebrouk (59) veut licencier 3 de ses salariés, syndiqués à la CGT, parce que coupables "d'une absence inopinée de votre part qui désorganise la production". En fait, les 3 travailleurs, 36 ans, 15 et 11 ans d'ancienneté, avaient exercé le droit constitutionnel de grève, ce 31 mars 2016.
Et dans cette entreprise sans doute de droit divin patronal, ils ont reçu "une convocation à un entretien préalable à un licenciement éventuel pour faute grave".
Ben oui, comme l'écrit François Segard, pdg de l'entreprise, dans ladite lettre:"S'il y a des mouvements sociaux, ce jour, aucun ne permet en réalité aux salariés de notre entreprise, comme vous, de se soustraire à la nécessité vitale d'accomplir les commandes". Et il poursuit, lui qui ne lit aucun journal, ne regarde aucune téloche, ni ne possède pas une liaison internet, qu'il "n'a eu aucune connaissance d'aucun avis de grève, ni sur le plan national...".
De ce fait, puisque le roi c'est lui, de signer la lettre de convocation pour envisager de "procéder à votre licenciement pour faute grave".
Outre le fait que la grève est un droit constitutionnel, que le Code du travail n'envisage un préavis de grève que pour les entreprises publiques et privées chargées de la gestion d'un service public (article L 2512-1 du Code du travail) et qu'une lettre de convocation à entretien péalable à licenciement ne doit pas spécifier la teneur de la faute, le pdg des Fonderies du Nord a tout faux. C'est ce que lui a rappelé l'Union locale CGT d'Armentières.
Peut-être que aussi, ledit pdg des Fonderies du Nord croyait que la loi El Khomri était définitivement votée. C'est vrai qu'il ne lit aucun journal, n'a ni radio ni téloche et qu'internet ne le touche pas. Non, sans blâââgue.
En lien, l'article de La voix du Nord:
Hazebrouck : des salariés des Fonderies du Nord, mis à pied après avoir fait la grève
Salariés de l'entreprise hazebrouckoise des Fonderies du Nord depuis 36 ans pour Pascal Poiret, 15 ans pour Patrick Turpin et 11 ans depuis Sébastien Bernard, ils sont choqués d'avoir été mis ...