On ne veut pas perdre notre vie à la gagner
En ce 17 mars 2016, jour de mobilisation de la jeunesse, combien ces mots, aperçus sur une pancarte, résonnent forts et vrais.
Cette jeunesse de France, on la disait engluée devant ses jeux vidéos, ses pc et ses smartphones, à l'écart du quotidien. Elle n'avait qu'une seule envie: être chef d'entreprise et Emmanuel Macron, le banquier de gôche devenu ministre, la caressait ainsi dans le sens du poil.
Or, depuis le 9 mars, sa mobilisation n'a pas fléchi. Malgré l'anesthésie générale décrétée par le pouvoir socialiste, les médias, les économistes et bien sûr le patronat et son partenaire social, la Cfdt.
Des rassemblements nourris et joyeux ici ou là en France Et aussi des dispositifs policiers très lourds pour inciter à la provocation et aux incidents. Mais le locataire du palais de l'Elysée a été bien et bel défié par cette jeunesse qu'il voulait sienne ou qu'il croyait éteinte. Même le Mouvement des jeunes socialistes était dans la rue, malgré les imprécations du PS à rentrer illico presto au bercail.
On ne veut pas perdre notre vie à la gagner: cela résume parfaitement l'analyse que les jeunes font du projet de loi travail. Comment, en facilitant les licenciemments, on réduirait le chômage et la précarité? Et cette protection garantie pour les jeunes de 26 ans sans emploi ni diplôme, qui serait ouvert d'ici 2017, pour ne pas dire la Saint-Glinglin? Elle ne toucherait que 200 000 d'entre eux. Et sur quels critères? Ils sont plus d'un million à subir ce triste sort.
On ne veut pas perdre notre vie à la gagner. Et si nous reprenions tous ensemble ces mots, pour faire se lever le vrai jour?