A peine la grève des cheminots du 9 mars terminée, le chien aboie
Pour que passe la caravane du moins disant social pour les travailleurs du ferroviaire, du public comme du privé. Après le partage en 3 entités pour briser le rail public et l'offrir à l'appétit du capitalisme, profitant de cette division, la SNCF veut imposer une convention collective nationale à l'ensemble de la profession.
Et il faut accélérer le train, si j'ose dire. Ainsi, le sous-ministre socialiste des Transports a-t-il écrit en ce sens à la SNCF. Convention collective nationale qui va de pair avec suppression de cheminots. Et pour ce faire, Frédéric Saint Geours a été nommé par le pouvoir président du Conseil de surveillance de la SNCF.
Président du Medef métallurgie et membre du conseil national du syndicat des patrons, il avait été numéro 2 chez PSA quand le groupe liquidait plus de 8 000 emplois. De plus, la SNCF, détenue encore à 100% par l'état, est syndiquée au Medef.
De ce fait, Frédéric Saint Geours ne fera pas de l'ombre à Guillaume Pepy, ex-dirlo de Martine Aubry quand cette socialiste pur jus était dans les ministères. Nommé patron de la SNCF par Nicolas Sarkozy, Guillaume Pepy a été confirmé à ce poste par François Hollande. Oui, bonnet blanc et blanc bonnet en matière ferroviaire, mais pas que dans ce domaine...
Bref, Vidalies, secrétaire d'état aux Transports sous la Houlette de Ségolène Royal ministre de plein exercice, a aboyé qu'il fallait dare dare accélérer la déréglementation du travail et des droits conquis par les cheminots.
Chiche que les travailleurs du rail ne se laisseront pas faire pour défendre leurs droits conquis. Conquis par la lutte et jamais parce qu'un gouvernement eut promulgué une politique de progrès et de justice sociale.
Pour le 31 mars 2016, CGT, Solidaires et Unsa ont déposé un préavis de grève contre le projet de loi El Khomri et la prétention gouvernementale d'édicter une convention collective nationale de moins disant social.
La CFDT ne s'est pas associée à ce préavis, comme de bien entendu.
Autre mauvaise mesure pour le rail encore public : la prochaine nomination par le pouvoir de Jean-Pierre Farandou, actuel PDG de Keolis et président de l'UTP (Union des transports publics et ferroviaires) affiliée au MEDEF.
Chacun sait qui est le MEDEF. Quant à Keolis, la SNCF est majoritaire à 70% dans son capital. Or, cette société franco-canadienne exploite des métros, des bus et des autocars, des tranways et des parkings. Ce qui fait dire au Figaro: "Parmi ses atouts, Jean-Pierre Farandou connaît très bien la maison SNCF et Guillaume Pepy."
Oui, ils portent la même étiquette capitalisme libre et non faussé.