Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Archives

Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

ND des Landes: CGT, SUD et FSU du 44 contre un entêtement coupable

Déclaration CGT, FSU et Solidaires de Loire-Atlantique

En Loire-Atlantique et de la région des Pays de la Loire, la CGT, la FSU et Solidaires ont porté une appréciation négative face au projet d’aéroport de Notre Dame des Landes. Elles l’ont fait à partir d’une approche essentiellement syndicale et environnementale. Les trois unions départementales entendent se positionner à partir d’une entrée syndicale capable d’appréhender un intérêt général soucieux de développement soutenable, de qualité de vie et de travail.

Sous la pression du groupe Vinci, et des lobbies patronaux particulièrement actifs, le gouvernement a choisi en fin d’année 2015 de relancer ce projet d’aéroport. Les déclarations obstinées du premier ministre ne font que confirmer une vision en trompe l’œil de la modernité. Cette annonce, en pleine préparation et déroulement de la COP 21, a ainsi alimenté des conceptions et logiques principalement productivistes ou de prestige. Le projet Notre Dame des Landes, voulu comme une vitrine du Grand Ouest fait l’impasse sur l’optimisation pourtant possible de l’actuel aéroport de Nantes Atlantique à Bouguenais.

Notre Dame des Landes s’inscrit dans un vaste meccano d’aménagement de la métropole nantaise. La fermeture de Nantes Atlantique ouvrirait un considérable marché immobilier aux promoteurs sur l’agglomération nantaise. Le prétexte de reconstruction très controversée du CHU sur l’île de Nantes est mis en avant pour entreprendre les travaux. Les friches industrielles font l’objet de spéculations juteuses (plusieurs milliards d’euros d’enjeux). La reconversion industrielle du bassin nantais en serait aussi accélérée au profit du tertiaire et des nouvelles technologies (pôle « Jules Verne »).

Désindustrialiser le sud Loire nantais accentuera le déséquilibre des activités sur l’agglomération. Les franchissements de la Loire seront encore plus problématiques. Faire miroiter une montée en puissance autour du fret aérien ne tient pas l’argumentation dans un pays où tout est organisé à partir de Roissy. Les conséquences en termes de transport routier, d’aménagement ferroviaire, de coûts énergétiques et de pollutions induites ne sont pas sérieusement étudiées. Quant à l’emploi, contrairement aux affirmations il n’a rien de garanti en termes de progression. Il dépendra largement des délocalisations inévitables touchant aussi bien l’agglomération nantaise que celle de Rennes, voire d’Angers. Economiquement, ce projet néglige de s’inscrire dans une approche globale intégrant le devenir des énergies fossiles, les conséquences multiples d’artificialisation des espaces ruraux et des terres par les ouvrages qu’il nécessite. Notre Dame des landes répond à une vision en déphasage avec la manière de penser une économie respectueuse de l’environnement et des hommes.

En Pays de la Loire, relayant les positions patronales et des décideurs économiques, la nouvelle majorité régionale fait bloc avec Matignon pour évacuer la ZAD et commencer les travaux. Agissant pour le compte de l’Etat le groupe Vinci, demande à la justice de faire évacuer les quatre derniers agriculteurs et les 11 familles qui vivent encore sur le site. De fortes astreintes destinées à les ruiner, la confiscation des cheptels et du matériel agricole sont en jeu.

Contrairement à son engagement, le gouvernement le renie et veut engager les expulsions sans attendre l’issue de tous les recours en suspens. Il s’agit là d’une trahison supplémentaire.

Les UD CGT, Solidaires et FSU de Loire-Atlantique demandent :

- qu’il ne soit procédé à aucune expulsion ni expropriation sur la ZAD. Tous les recours déposés doivent être traités et recevoir décision de justice.

- qu’une étude indépendante sérieuse soit menée pour étudier les avantages et inconvénients du maintien en exploitation de Nantes Atlantique.

- qu’il soit mis un terme aux arrestations de manifestants, confiscations d’engins agricoles, véhicules et permis de conduire qui relèvent de la criminalisation du mouvement social

L’Etat et le pouvoir politique n’ont pas le droit de confondre l’ordre républicain et la recherche délibérée de l’affrontement.

 

Note de ma pomme: A la suite de la décision de justice ordonnant l'expulsion des paysans et des familles propriétaires en bonne et due forme dans la zad, 3 autres organisations ont communiqué à ce sujet.

Eelv: Le tribunal de grande instance de Nantes vient de valider lundi 25 janvier l’expulsion de 11 familles et de quatre agriculteurs, habitants pour certains depuis plusieurs générations sur le site du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.

Il s’agit avant tout d’un désastre pour les familles concernées.

Les écologistes prennent acte de cette décision, dont l’action en justice est initiée par une filiale de Vinci, et rappelle que des recours concernant la loi sur l’eau et des espèces protégées sont toujours en cours : or le Président de la République s’est engagé à ne pas débuter les travaux ni à procéder à des expulsions tant que les recours ne sont pas épuisés, appels compris.

La Commission européenne a également mise en demeure la France de respecter le droit environnemental européen.

Les écologistes réaffirment leur opposition ferme à un non-sens écologique et économique. Des options alternatives existent qui respectent la démocratie locale et l’environnement : l’optimisation de l’aéroport nantais actuel, qui préserve les terres agricoles et la biodiversité, doit être la solution privilégiée.

Quelques semaines après la COP21, le Président de la République François Hollande doit abandonner officiellement ce projet aberrant afin d’envoyer un signal fort de la France au reste du monde sur la cause environnementale et climatique.

L’incohérence et le reniement des promesses faites en lançant les travaux à Notre-Dame-des-Landes seraient une faute politique et écologique graves, faisant voler en éclat l’exemplarité française promise lors de l’accord de réduction des gaz à effet de serre signé entre 196 pays en décembre dernier, et alors même que le projet de loi Biodiversité est en cours d’examen au Sénat.

Les écologistes continueront d’appuyer la mobilisation populaire et pacifique contre un projet absurde, symbole et symptôme du monde d’hier et de tous les grands projets inutiles et imposés, et met en garde le gouvernement contre toute décision hâtive d’évacuation du site ou de passage en force contraire à l’apaisement et au dialogue nécessaires dans une telle situation.

Julien Bayou et Sandrine Rousseau, porte-parole nationaux 

 

Le Pg de Jean-Luc Mélenchon: Le tribunal de grande instance de Nantes vient de condamner à l'expulsion les paysans et locataires historiques de la zone prévue pour la construction de l'aéroport Notre-Dame des Landes.

En jugeant cette demande d'expulsion valable, le tribunal accepte que la spéculation foncière dicte l'aménagement du territoire.

Le Parti de Gauche dénonce cette décision qui va à l'encontre de l'intérêt environnemental et humain.

Le Parti de Gauche continuera à être présent aux côtés des habitants de Notre-Dame des Landes pour empêcher cet aéroport, et notamment lors du prochain rassemblement du 27 février.

 

France nature environnement: Benoît Hartmann, porte-parole  : « Nous nous désolons de cette décision qui entérine l’expulsion inutile de plusieurs familles. On aurait aimé la même sévérité avec les bonnets rouges. Par manque de fermeté dans sa décision politique, l’Etat s’est privé de près de 2 milliards d'euros (manque à gagner) qui auraient été collectés si l’écotaxe avait été mise en place le 1er janvier 2015 puisque cela avait été adopté à l’unanimité par l’Assemblée nationale. Visiblement l’Etat se montre plus ferme quand il s’agit de dépenser de l’argent plutôt que d’en collecter. Dans un cas comme dans l’autre, les lobbies économiques surdéterminent les arbitrages de l’Etat »

 

En ce qui concerne le Pcf, aucun communiqué, si ce n'est dans l'Humanité du 26 janvier 2016, l'interview du président socialiste du conseil départemental de Loire-atlantique, Philippe Grosvalet, défendant la construction de l'aéroport et approuvant la décision de justice.

Commenter cet article

A
Après avoir rongé les mondes minier, sidérurgique, textile, après avoir enfoui les plaines de Brie sous des tonnes de béton aux bénéfices de sociétés étrangères, c'est encore le monde agricole qui est visé par les spéculateurs insatiables qui prétendent agir pour la bonne cause celle de l'intérêt public, pour justifier aux français présents et à venir ce démantèlement de bonnes terres agricoles et d'entreprises familiales pour fabriquer des chômeurs, ruiner des exploitations, saccager irrémédiablement le sol, l'environnement, faune et flore pour un prétendu aéroport, plutôt une affaire de gros sous, d'amour propre mal placé,...D'où croyez-vous que nous viendrons nos viandes, lait, blés? plus de France, de l'Europe!! Pourquoi s'être engagés auprès de l'Ukraine pas pour ses idées démocratiques mais pour ses terres où des entreprises céréalières françaises dirigées par des parentèles de Hors Sols se sont implantées (jeunesses de demain, toujours la bataille de classes). Je suis pour une agriculture, une industrie,.... mais raisonnées, en vue d' une écologie raisonnable qui permette de vivre sainement en étant accessible à toutes les bourses. Aline
Répondre