Ainsi a parlé Manu Militari Valls à l'Assemblée nationale
Mais avait-il des trémolos dans la voix, comme son pote Cahuzac jurant les yeux dans les yeux, devant la même assemblée, ne pas être un évadé fiscal? En tout cas, le premier ministre de François Hollande a jugé la condamnation des 8 Goodyear de "choc pour les syndicalistes, pour les salariés et leurs familles de cette entreprise". Il a rajouté, alors que les procureurs de la République réquérant devant un tribunal au nom de l'Etat dépendent directement du ministère de la Justice, qu'il "n'y aura jamais dans notre pays de criminalisation de l'action syndicale". Les yeux dans les yeux, monsieur le premier ministre?
Sauf que vous avez traité de voyous des travailleurs d'Air France qui défendaient leur boulot et ordonné les plus grandes condamnations sur eux. Sauf que vous n'avez pas pipé mot quand Laura Pfeiffer, inspectrice du travail, a été condamnée pour avoir transmis des documents révélant les pressions de Tefal à son encontre. Sauf que toutes ces actions de justice et bien d'autres encore s'exécutent dans la période gouvernementale dite de "dialogue social entre partenaires sociaux", dans ce contexte de collaboration de classes où ceux qui ne l'avalisent pas sont dans la mire du patronat.
La loi Macron a supprimé le délit d'entrave pour les patrons. Plus de prison pour eux, seulement contre les travailleurs qui se battent pour conserver leur emploi et sauver leur entreprise.
Voilà la réalité des faits, monsieur le premier ministre de François Hollande, celui-là même qui, lors de la campagne des présidentielles, était venu à Goodyear-Amiens assurer les salariés en lutte de sa chaude solidarité. Les yeux dans les yeux.
Pendant ce temps, à gauche de la gôche, on regarde son nombril pour savoir s'il faut une primaire pour la présidentielle de 2017. Loin, très loin du défi ordonnant des mobilisations massives du monde du travail. Loin, très loin d'un projet politique en rupture claire avec le capitalisme en France mais aussi à l'extérieur de nos frontières. Loin, très loin des alliances électoralistes avec le Parti socialiste qui accroissent la désespérance populaire, comme les suffrages vers l'extrême droite.