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Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

Une trentaine de députés élus sous la bannière de Syriza viennent de former un groupe au Parlement grec, indépendant des élus restés avec Alexis Tsipras qui vient de démissionner. Chacun est libre d'apprécier si les promesses politiques du chantre européen de la gauche radicale furent fidèles au mandat contre l'austérité qui lui avait confié le peuple grec, notamment les couches populaires et la jeunesse.

Si Syriaz se fracture au niveau national, sa section française le fait autant:

DÉCLARATION DE SORTIE DE MEMBRES DE LA SECTION 

locale de Syrira a paris

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Les évolutions politiques accélérées des dernières semaines nous contraignent à rendre nos démissions de membres de SYRIZA, puisque le parti subit une mutation irréversible et  sans précédent, se transformant en parti de soutien aux mémorandums; ceci de l’exclusive responsabilité du groupe qui le dirige.

Les faits qui nous ont conduit(e)s à une telle décision sont de deux ordres essentiellement:

  1. Le détournement des textes programmatiques fondamentaux du parti (décision politique du 1er Comgrès fondateur, programme de Thessalonique) mais aussi des déclarations de programme du gouvernement qui en confirmait les orientations. SYRIZA fut le parti qui, dès le départ, a lutté contre les choix politiques imposées comme des sens uniques: les mémorandums, le néolibéralisme, le déni de démocratie. Les décisions des dernièrrs semaines annulent les orientations essentielles de SYRIZA et conduisent le parti inéluctablement à la soumission à l’establishment autochtone et international dont SYRIZA deviendra dès à présent l’incontournable serviteur.
  2. Le parti ne fonctionne plus, depuis un certain temps, pour ce qui est substantiel. Des décisions concernant la marche du pays et le peuple, portant sur les décennies à venir, ont été prises, non seulement sans la contributions des instances officielles du parti (Secrétariat Politique, Comité Central, éventuellement Congrès) , mais dans leur complète ignorance.
    Même la décision récente au sujet d’élections anticipées (qui prévisiblement allait conduire à la scission du parti) a été prise en cercle fermé sans information préalable des instances du parti.

Nous considérons que nous n’avons aucune place au sein d’un parti qui s’est soumis aux injonctions de l’establishment local,  mais aussi aux maîtres étrangers, d’autant plus que ses instances ne participent nullement à la plannification et à l’exercice de la politique, mais n’ont qu’un rôle ornemental, au sein d’un parti qui dévie vers le bonapartisme et la gestion des mémorandums.

Cependant, en dépit d’une très grande déception, nous considérons que la démobilisation est une option inadaptée.
Citoyen(ne)s grec(que)s de la diaspora, nous considérons que le troisième mémorandum sera dévastateur; il s’impose donc d’apporter toutes nos forces au combat pour l’annuler, d’annuler aussi les mémorandums précédents.

La lutte contre les mémorandums socio-destructeurs, contre la dépendance de l’impérialisme, est une nécessité.
Nous mènerons ce combat au niveau du mouvement social et du politique, à travers un nouveau grand pôle de lutte contre les mémorandums, pour accéder à l’unité du peuple, nécessaire à la lutte pour le démontage des politiques hostiles au peuple.

Nous sommes dans l’attente de soutien des mouvements syndicaux et populaires européens. Soutien à notre combat pour la reconstruction productive progressiste, pour l’émancipation des inatances réactionnaires européennes.
Par conséquent nous diffuserons notre décision à toutes lea forces qui, des années durant, se sont positionnées à nos côtés, en France, dans les luttes communes contre l’austérité, contre le néolibéralisme, contre le déni de la souveraineté nationale.

Apostolidou Eleni – membre de SYRIZA Paris

Goulas Vangelis – coordinateur de SYRIZA Paris

Grigoriadou Lena – membre de SYRIZA Paris

Kosadinos Emmanuel – membre de SYRIZA Paris

Kiriakidis Pâris – membre du secretariat de SYRIZA Paris

Nestoridis Nestor – vice-coordinateur de SYRIZA Paris

Papageorgiou Chryssa – membre du secretariat de SYRIZA Paris

Papadomihelaki Alice – membre de SYRIZA Paris

Et au Pcf, le parti dirigé par Paul Laurent, sénateur de Paris et patron de la Gauche européenne au Parlement du même métal? Un communiqué de la responsable des relations internationales, daté du 21 août 2015:

L'annonce de la démission d'Alexis Tsipras et de la tenue de nouvelles élections législatives en Grèce avant la fin du mois de septembre n'a pu surprendre que ceux qui -avec "l'accord du 13 juillet et le "3e plan d'aide" d'août- nourrissaient l'illusion ou l'es poir que le peuple grec et son premier ministre avaient définitivement été battus dans leur exigence d'une rupture avec les politiques d'austérité et de reconquête démocratique.

Le discours tenu au soir du 20 août est un discours d'appel à la mobilisation et à la riposte du peuple grec. Un chapitre effectivement se ferme, un nouveau s'ouvre déjà appelant les Grecs à se mobiliser pour se doter d'un gouvernement qui luttera contre l'impact de ces mesures austéritaires sur les classes populaires et pour « regagner [leur] souveraineté face aux créanciers ». On est loin d'un renoncement et d'une trahison mais bien dans un combat politique âpre.
Une petite musique s'installe pour faire accroire qu'Alexis Tsipras entend « donner des gages » aux créanciers de la Grèce, ou encore que ce scrutin ne viserait qu'à « sauver Syriza » ou « à régler ses problèmes internes » – ce que le dirigeant grec a précisément refusé. D'autres grands analystes se font fort de présenter à l'opinion publique
française l'image d'un dirigeant qui aurait tourné casaque. Il ne vient à personne, parmi ces grands esprits, l'idée que c'est le principe démocratique qui guide l'action du premier ministre grec lorsqu'il déclare à son peuple le 20 août : « Jugez-moi par un vote ».
Tout ceci n'a pour unique objectif que de redorer le blason de ceux qui, en France même et à commencer par le président Hollande, ont jeté le gant sans même tenter de combattre les impératifs de l'austérité. Le débat sur la nature de la construction européenne et son avenir que le peuple grec a ouvert ne se résume pas à une alternative qui serait soit « accepter l'austérité » soit « prôner la sortie de la zone euro » voire de l'UE.
Le peuple grec a, par ses votes les 25 janvier et 5 juillet, affirmé avec force l'exigence d'une autre Europe : solidaire et non austéritaire.
 
Lydia Samarbakhsh, Responsable des Relations internationales du PCF
Paris, le 21 août 2015.
 
Note de ma pomme: Pour une fois, je laisse mes lecteurs libre de juger.
Sans pour autant minorer que le combat contre le capitalisme n'est pas chose aisée. Mais à remiser politiquement et syndicalement loin, très loin, la nécessaire lutte des classes, est-on dès demain prêt à construire des lendemains qui chantent?
Pour rappel, le Parlement grec élu sur des promesses d'anti-austérité en janvier 2015. S'en était suivi le référeendum avec 61,31% de Non à l'austérité. Et puis maintenant, après avoir signé un plan de rigueur avec l'UE, la démission d'Alexis Tsipras, chef du gouvernement grec...
La Grèce, Syriza et le Pcf

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