Sivens et Rémi Fraisse: Rien à cirer, non rien à signaler
Le jeune Rémi Fraisse avait été tué sur le coup par une grenade balancée par la gendarmerie mobile.
Ce n'est pas celle que vous voyez sur les routes et dans les chefs-lieux de canton. Depuis sa création en 1921, la gendarmerie mobile est spécialisée dans le maintien ou le rétablissement de l'ordre. Avant 1921, c'était l'armée qui s'occupait de ce turbin. Oui, mais la gendarmerie mobile, ce sont toujours des militaires qui ont à leur disposition tout un arsenal pour défendre l'ordre public, d'où l'emploi de grenades de guerre, au contraire de la police. La gendarmerie mobile est visible dans les manifs.
Gendarmes mobiles manif 1970
Gendarmerie mobile 2014
A Sivens donc, Rémi Fraisse a été tué. Cela avait ému tous les gens qui ont du coeur. Pas le Palais de l'Elysée, son grand vizir ou Bernard Cazeneuve, le chef des forces de l'ordre. Bon, pour faire démocrate, on avait demandé à l'Inspection générale de la gendarmerie de diligenter une enquête administrative.
Conclusion: RAS, rien à signaler. Les gendarmes mobiles « ont rempli leur mission avec professionnalisme et retenue », dit l'inspection générale de la gendarmerie nationale dans un rapport sur le maintien de l'ordre à Sivens. Aucune faute professionnelle n'est donc retenue dans la mort d'un jeune homme.
Bon, dit toutefois le rapport, il y a eu « deux cas de manquements à la déontologie » : une caravane occupée par des zadistes a été grenadée ce qui a grièvement blessé une personne à la main et le tabassage à coups de rangers d'un manifestant au sol.
Sinon, pour Rémi Fraisse, la gendarmerie mobile a exercé un tir de grenade pour effrayer ces putains de corbeaux qui n'arrêtent pas d'emmerder la nature et les petits oiseaux.
Allez, zou, circulez, il n'y a plus rien à voir... Sinon, vous pourriez choper une grenade sur la tronche. Toujours à cause des vilains corbeaux.