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Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

Au printemps 1793, la bourgeoisie commence à tirer les marrons du feu de la Révolution française. Elle occupe de plus en plus les places laissées vacantes par les régents de l'Ancien régime. La spéculation des banques entraîne l'effondrement de l'assignat, monnaie de circulation et d'échange remplaçant celle du roi.

Les grands commerçants pratiquent l'agiotage. Exemple, les stocks de farine sont dissimulés afin de vendre ensuite plus cher. Le peuple laborieux est ruiné et affamé. Un journalier ne perçoit que 10 sous au quotidien quand l'ouvrage lui est fourni. Or, une miche de 1 kg, aliment de base de sa famille, coûte 20 sous chaque jour.

 

Le 31 mai 1793, ouvriers, couturières, blanchisseuses ou petits artisans de Paris et de ses faubourgs investissent l'Assemblée nationale. Ils en ont assez de ces députés dont la majorité est favorable à la liberté du commerce. Le peuple va participer rudement dans les débats de la Convention. Il est soutenu par les Jacobins dont le chef de file est Maximilien Robespierre. Les Girondins sont battus et celui-ci fait voter la loi du Maximum instaurant un prix plafond pour 30 produits de base comme le savon ou les chandelles.

La miche de pain revient à 4 sous. Mais les "accapareurs" ne cessent pas leurs agissements. En septembre 1793, une nouvelle loi est votée, plus favorable aux sans-culottes, punissant de prison et de la guillotine les fraudeurs et les spéculateurs. On est dans la période dite de "Terreur".

Finalement, les Jacobins sont renversés et Robespierre exécuté. La loi sur le Maximum est aussitôt abrogée et les nouveaux maîtres de la Convention proclament "qu'un pays gouverné par les propriétaires est dans l'ordre naturel".

 

Ne cherchez pas une différence avec notre quotidien. Sous Sarkozy ou Hollande, le capitalisme est dans l'ordre naturel des choses. Quitte à me répéter, pensez-y lors des municipales du 23 mars 2014.

Et, si vous avez affaire à des militants de la CFDT, ce syndicat qui préfère se rassembler avec le patronat et les socialo-écolos du gouvernement, n'hésitez pas à les entretenir. Mais pas du temps qu'il fait ni des petits oiseaux.

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D
Robespierre et les Jacobins ont commis trois erreurs politiques fatales. La première est de vouloir bloquer à la fois les prix et les salaires sans maîtriser la production et la distribution. La seconde est de promulguer une loi sans moyens techniques de l'appliquer. La troisième fut de prendre les paysans pour des imbéciles. Il est vrai que la "collectivisation des moyens de production et d'échange" n'était pas inventée, mais penser que la vertu révolutionnaire et la menace de la guillotine sont suffisantes pour enrayer la spéculation est d'une naïveté confondante, même pour l'époque. Dont acte.Dommage.
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D
;;;;;
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