Le Parlement européen rejette l'interdiction du chalutage en eaux profondes
Le chalutage industriel en eaux profondes racle les sols marins, endommageant ainsi les coraux, les éponges, les coquillages et les habitats des poissons juvéniles. Et lorsqu'on remonte le tout à la surface, on balance à la mer les débris et les espèces qui ne sont pas vendables: Une destruction en cours des fonds sous marins tant sur la flore que sur la faune.
Mais l'UE capitaliste n'en a cure: business is business à terre comme dans les océans. Ainsi, le Parlement européen a rejeté le bannissement du chalutage dans les abysses. Attention, il n'était pas question de supprimer la pêche dans les profondeurs, l'usage de la palangre (lignes d'hameçons pour faire vite), moins nocive pour l'environnement marin, n'était pas remis en cause.
Plusieurs députés bretons (peut-être des bonnets rouges?), espagnols et irlandais sont intervenus à la tribune pour la pêche industrielle. Ce qui fut avalisé par 342 voix contre 326.
Au nom de la pêche industrielle, le groupement Blue Fish Europe a immédiatement communiqué sur ce « triomphe des pêcheurs contre les lobbys environnementalistes » et remercié les députés européens pour leur « excellent travail ». 2 élus de Bretagne sont particulièrement dans cette nasse que les industriels de la pêche ont encensé:Isabelle Thomas du PS s'est réjoui de « la victoire de la raison », tandis que son homologue Alain Cadec de l'UMP a déclaré que « la raison l'a emporté ». Bonnet rouge et rouge bonnet.
Quant à la Scapêche, armement du groupe Intermarché, principale flottille profonde de France, elle se dit « rassurée ».
La Française Claire Nouvian, figure de proue des antichalutage avec son association Bloom, ne cache pas sa consternation. Elle parle d'un « jour historique qui célèbre la victoire du lobbying acharné des industriels et de la fabrication d’un mensonge d’Etat. Remercions en premier lieu le gouvernement de François Hollande et les socialistes du Parlement européen pour leurs positions indéfendables qui achèvent de discréditer le pouvoir en place », avec le soutien de leurs adversaires de la droite, dénonce-t-elle. Pas mieux!
La pêche des 54 espèces définies comme profondes, dit la Commission européenne, reste de toute façon soumise à des quotas. Mais qui pour les contrôler du chalut à l'étal du poissonnier dans cette UE qui supprime tous les agents de l'état?
- Dis tonton François, la dorade rose ou le lingue bleu, dans nos assiettes en ce moment, ne sont-ils pas des poissons en voie de disparition?
- Je ne pense pas. Mais pour être rassuré, je vais en parler à ma copine Cécile. Elle est ma ministre du logement, mais en connait un rayon sur l'écologie.
% pêche non chalutée en eaux profondes