EADS fait dans le licenciement boursier, pourquoi se gênerait-il?

Le groupe d'aéronautique et de défense, dont le carnet de commandes est à 700 milliards d'euros, vient d'annoncer 5 800 suppressions de postes. Il va aussi donner un nouveau nom à son titre en Bourse: AIR sans doute comme le bon air du capitalisme sans vergogne ni mesure qu'encourage le gouvernement. Et toujours dans ce sens-là, EADS fait savoir mercredi qu'il entendait maintenir une "politique de dividende ambitieuse, avec un ratio de l'ordre de 30 % à 40 % des bénéfices" pour ses actionnaires.
Rendez-vous compte, un carnet de commandes plein à chier, mais 5 800 suppressions de postes pour que les actionnaires aient toujours plus de profits. Du coup, l'action en Bourse de EADS est devenue cela:
le titre connaissait donc une des plus fortes hausses du CAC 40.
Et qu'ont dit le gouvernement d'Angela Merkel et celui de son vassal en France?
Le ministre allemand de l'économie a appelé EADS à "procéder aux suppressions de postes de manière aussi douce et socialement acceptable que possible". Pas mieux, a renchéri Michel Sapin, ministre du chômage et de la précarité, oui, il faut mettre en place "les dispositifs qui évitent tout licenciement"...
Mais rien contre ces licenciements boursiers. Encore moins contre ce plan dévastateur.
S'il reste un quarteron de syndicalistes pour aller discutailler dans les caves de l'Elysée pour faire passer la pillule, il peut écrire à la CFDT. Aujourd'hui, c'est la grève dans les chemins de fer français à l'appel de la CGT, de Sud et de l'UNSA. La CFDT y est absente.
Ce syndicat, comme l'Elysée, accepte, la mort de la SNCF devant les diktats de l'UE capitaliste.
Chez EADS, la direction sort de son chapeau un "accord compétitivité" seul capable "d'éviter les licenciements" et la CFDT a déjà rempli son stylo à plume.
Si je me trompais, écrivez-moi.