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Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

M. Younès Bounouara, patron de son état, était en fuite depuis le 19 février 2013 en Algérie. Ce jour-là, en plein Corbeil-Essonnes, il tire à 3 reprises sur un certain Fatah You que l'on dit boxeur amateur, le blessant grièvement. Sa responsabilité sur les faits reprochés ne fait guère de doutes: il a agi en plein jour, à la vue et au su de nombreux témoins et a raconté la scène dans un entretien à l'hebdomadaire Le Point. Mais les dessous de ce règlement de comptes suscitent une masse de spéculations.

 

Avant d'être patron, le sieur Younès Bounouara était connu des services de police selon l'AFP. Puis, devenu chef d'entreprise, on le présenta comme l'intermédiaire de Serge Dassault, sénateur UMP et maire de Corbeil-Essonnes de 1999 à 2005. Oui, en clair, on soupçonnerait M. Bounouara d'avoir acheté la paix sociale et des votes favorables à M. Dassault dans les cités sensibles de la ville, puis pour M. Bechter, successeur de Serge Dassault à la mairie.

 

Dans un extrait vidéo, diffusé le 15 septembre par Mediapart, le sénateur UMP déclarait: "Moi, j'ai donné l'argent. Je ne peux plus donner un sou à qui que ce soit", "Moi, j'ai tout payé, donc je ne donne plus un sou à qui que ce soit. Si c'est Younès, démerdez-vous avec lui".

Dans le Point, Younès Bounouara se défend d'avoir participé à un système d'achats de votes. Il concède cependant avoir reçu de l'argent de l'élu pour un marché public estimé à près de 1,7 million d'euros: "J'ai été récompensé après quinze ans de service, de 1995 à 2009. Cet argent, je l'ai gagné à la sueur de mon front. Il n'a jamais été question d'acheter les électeurs".

Dans l'entourage de M. Dassault, on concède la proximité du célèbre industriel avec cet ex-délinquant devenu chef d'entreprise. Une relation "qui dure depuis 20 ans", une relation "importante, affective et ancienne (...) C'est quelqu'un qui l'avait aidé à connaître les quartiers", ont expliqué les avocats du sénateur UMP.

 

Le 14 octobre dernier, Serge Dassault a été placé sous le statut de témoin assisté pour "complicité de tentative d'assassinat" par les 3 magistrats instructeurs chargés du dossier criminel Bounouara-You.

Avec l'arrestation de Younès Bounouara, il semblerait que quelques carottes seraient cuites. Tout cela avec la présomption d'innocence qui sied si bien aux grands de France.

Tiens, en parlant de grands et pas de voleurs de mobylettes, le 3 juillet 2013, le bureau du Sénat a rejeté la demande de levée d'immunité parlementaire de Serge Dassault. Les magistrats instructeurs voulaient l'entendre sous le régime de la garde à vue dans l'affaire ci-dessus. Le parquet général de Paris, dépendant directement de la ministre de la Justice, s'y était opposé. Et le bureau du Sénat a suivi l'avis du procureur général.

Elle n'est pas belle la vie pour les parlementaires élus sous la 5e République?

 

Je m'en vais lire le pot de terre et le pot de fer de Jean de la Fontaine. Il paraît que c'était pareil pour les grands sous Louis XIV. C'est dire si la justice et le progrès social  progressent.

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