Faut-il sortir de l'UE ou s'épuiser à vouloir la transformer?
A l'heure où elle est capitaliste de fond en comble, quand 16 socialistes en dirigent les gouvernements (sur 28) sans la remettre en cause. Certains n'ont-ils pas beau jeu de décrier la social-démocratie adepte de vouloir humaniser le capitalisme et d'agir pareillement en désirant modifier une politique capitaliste brute de fonderie.
Sans se distraire de la solidarité progressiste entre les peuples, si nous ne retrouvons pas notre souveraineté nationale, toutes les manifestations à Bruxelles ne changeront pas la donne, puisque pour une autre politique européenne, il faut l'unanimité des états membres de l'UE. Ce qui n'est pas demain la veille, surtout que tous les pays de l'Est, grands pourvoyeurs de travailleurs à bas coût, sont plus qu'intéressés par le système en place.
Les faudes sur la directive européenne sur les travailleurs détachés explose en France. Comment s'en étonner dans cette europe où la fraude des cols blancs n'est jamais condamnée, quand, dans notre pays, le ministre du Travail (sic) veut faire la peau à l'Inspection du travail?
Pour ceux qui ont manqué le début: la directive européenne 96/71 de 1996 était censée "répondre au besoin de travailleurs spécialisés en vue d'effectuer une tâche de nature complexe dans un autre état membre confronté à un manque de main-d'oeuvre dans ce domaine précis".
Dans les faits, chaque jour, ce dispositif est détourné. 55% des détachements concernent les secteurs de l'industrie et de la construction et pas pour tenir un poste de contremaître ou d'ingénieur. Et le ministère du Travail annonce de plus quelque 300 000 travailleurs "low cost" non déclarés...
Le dernier exemple en date, l'entreprise AT France sise à Bondoufle dans l'Essonne et qui n'a de France que le nom. Le groupe et son pdg sont italiens. Et en fait de travail spécialisé, c'est de la manutention. Et en fait de travailleurs de l'UE, parmi les 35 "détachés" d'Italie, ce sont majoritairement des Egyptiens. Pire, sans titre de séjour alors que passé 3 mois, un travailleur doit être détenteur d'une carte de séjour "de prestataire de service". La CGT de l'Essonne défend ce dossier.
Mais il faut savoir que seulement 1400 à 2100 contrôles ont été effectués par l'administration en 2011 et qu'un rapport ministériel dénombrait 144 411 travailleurs détachés et déclarés, un nombre multiplié par 4 depuis 2006.
Alors, elle est pas belle la vie pour le patronat de l'UE?