100e tour de France: à l'eau claire ou pas?
Si je faisais dans l'humour, pour répondre à cette question, je pourrais dire qu'avec des si, on mettrait le tour de France dans une éprouvette... Pour voir...
Mais sachons raison garder, le dopage est-il éradiqué du sport en général, du cyclisme en particulier?
Pile poil avant le départ de ce 100e tour, Laurent Jalabert, ex-champion cycliste et consultant patenté de France 2 et de RTL se retirait des micros, parce que soupçonné d'avoir été dopé à l'EPO quand il pédalait dans la grande boucle. En plein tour, un coureur italien, Damiano Cunego, est convoqué devant la justice de son pays en décembre pour répondre à une accusation de dopage. Et des commentateurs sportifs n'ont pas été les derniers (pour une fois) pour dire leur surprise devant les performances du maillot jaune Chist Frome qui sembla avoir le cul sur une mobylette face à ses concurrents.
On va voir, pour l'heure le tour de France est catalogué comme ayant pédalé à l'eau claire.
Mais par exemple, la molécule Alcar est sur les marchés. Ce n'est pas un médicament, mais elle est consommée par des sportifs. Elle est pourtant inscrite au tableau des substances interdites de puis 2009 par l'Agence mondiale antidopage.
Mais«Face à l’Aicar, nous sommes dans une situation difficile, explique le Dr Françoise Lasne, directrice du laboratoire des analyses de l'Agence française de lutte contre le dopage. . Il faut savoir que cette molécule est naturellement produite par l’organisme et il s’agit donc de détecter la présence d’une substance équivalente mais d’origine exogène. Le laboratoire spécialisé allemand de Cologne a proposé une méthode élaborée à partir de l’analyse des urines de 499 athlètes. Ce travail a été publié dans une revue spécialisée en 2010. Il est fondé sur des moyennes de concentrations dans les urines. Cette méthode n’a pas été agréée.»
Des sportifs continuent donc de se doper.
Mais comme l'écrit fort justement Slate.fr:
La responsabilité des coureurs dopés ne fait aucun doute et moins encore celle de leurs «médecins» et autres «préparateurs». Il en va de même, à une autre échelle, avec de nombreuses substances psychotropes qui alimentent les circuits mafieux de la drogue avant les essais cliniques destinés à une éventuelle commercialisation à des fins de traitement psychiatriques.
Qu’en est-il, dans les deux cas, de la responsabilité des multinationales pharmaceutiques directement concernées par des détournement de molécules efficaces, potentiellement toxiques et qui, n’étant pas sur le marché, ne peuvent en théorie que se trouver dans leurs laboratoires de recherche?
Ce qui fait dire peut-être au dessinateur suisse Burki: