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Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

Vendredi 21 juin, les salariés de Virgin, notamment ceux de Paris sur les Champs Elysées, ont cessé l'occupation des magasins de la chaîne qui les employaient. La veille, un accord conclu avec leurs boss permettait d'améliorer les conditions du plan de licenciements: l'actionaire principal Butler Capital Partners (qui lui n'est pas en liquidation judiciaire) abondait ledit plan de 2,5 millions d'euros, alors qu'il avait prévu de ne rien céder du tout. Cela va représenter un total de 15 millions d'euros, soit environ 15 000 euros pour les 960 travailleurs lourdés. Le minimum pour un plan "digne et social" ont toutefois estimé les syndicats.

 

Mais qu'en est-il des dirigeants de Virgin? Médiapart a mené son enquête. Conclusion, par ici la galette pour eux et bien avant l'accord signé le 21 juin.

 « Je dois impérativement être sortie le 30 juin pour inscription au chômage », écrit la présidente de Virgin, Christine Mondollot, dans un mail du 15 avril. A cette date, le groupe est officiellement encore en train d’examiner la candidature d’éventuels repreneurs et de chercher les moyens d’une continuation.

Cette digne dame est donc pressé de faire ses valoches en empochant un bonus digne de son rang. Mais elle n'est pas la seule, toute l'équipe dirigeante songe à son avenir pendant que les gens d'en dessous, les salariés, triment toujours pour faire faire du chiffre d'affaires à Virgin.

Les rats avaient donc quitté le navire avant le sabordage final. Au moment ou celui-ci suspend ses paiements à l'URSSAF, par exemple, le groupe accorde à l'un des dirigeants un bonus équivalent à 20% du salaire mensuel. En outre « Pour la première année, votre prime sera garantie à hauteur de 50% ». « Par ailleurs, en cas de rupture de votre contrat de travail, pour un motif autre qu’une faute grave (…) vous pourrez prétendre au versement d’une indemnité de rupture égale à 100.000 euros ».

Chistinne Mondollot, elle, perçoit un salaire annuel de 330 000 euros, de quoi voir venir aussi avec son indemnité de rupture. Mais elle insiste: « Mon contrat stipule que j’ai la moitié du bonus annuel qui est garanti. (… ) Pour la bonne forme, je demande à L. de confirmer son ok et à N. de passer ceci à la paie sur la société Virgin holding. » Le 11 mars, elle revient sur le sujet « J’ai envoyé à A. le mail de L. qui confirme ma demande de bonus 2012 qui correspond à mon contrat(…) merci de me confirmer que le bonus est bien dans les tuyaux pour ce qui me concerne »

 

Pour plus d’assurance sur l’avenir, la direction financière de Virgin a transféré en octobre ou novembre 2012 des fonds à la holding du groupe, VSSA Holding, structure de contrôle du groupe mais qui n’est pas concernée par un éventuel redressement judiciaire, afin d’assurer le paiement des rémunérations de la direction jusqu’à la fin. Le tout avec l'assentiment de l’actionnaire principal Butler Capital Partners. Le système sera reconfirmé par la suite par le mandataire judiciaire, Gérard Philippot.

 

Ce n'est pas tout, fin janvier 2013, la direction du groupe décide d'octroyer aux dirigeants de Virgin une "prime de rétention" qui viendra s'ajouter aux indemnités de départs prévues contractuellement « Nous souhaitons nous attacher votre collaboration pour les … prochains mois à venir et à cet effet vous proposons de vous verser une prime de rétention d’un montant brut : 20% du salaire annuel de base. En contrepartie de laquelle vous vous engagez à ne pas quitter la société avant le 30 juin 2013 (…) Le versement de cette prime aura lieu à échéance convenue soit le 30 juin» .

Pile poil où madame Chistine Mondollot a un an d'ancienneté dans la boite pour prétendre aux indemnités de départ. C'est bien fait, non?

 

Selon l'enquête de Médiapart, une bonne dizaine de dirigeants de Virgin a bénéficié de cette galette que l'administrateur judiciaire a validé. Normal, proclame le groupe Buttler Capital Partners: « C’est un dispositif habituel dans le cadre d’un redressement judiciaire. Il y a des personnes clés dont le groupe a besoin de s’attacher les services pour continuer à fonctionner. Avant d’éviter qu’ils ne partent, il leur est proposé une prime ».

 

Source: Médiapart de ce jour

 

Bon, je vais de ce pas humaniser le capitalisme. Mais il faut que je cherche l'adresse du PS à Paris. Je ne l'ai pas sur mes tablettes. C'est bêta, cette perte de temps.

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