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Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

A Oradour-sur-Glane, en Haute-Vienne, le 10 juin 1944, 642 personnes, dont 247 femmes et 205 enfants de moins de 15 ans, sont fusillées ou brûlées par une unité SS de la division "Das Reich". La veille, à Tulle, dans le département voisin de Corrèze, la même division avait pendu 99 civils innocents.

 

En début d’après-midi, 150 SS, qui remontent vers le front de Normandie, encerclent le village. Prétextant un contrôle d’identité, ils rassemblent la population sur le champ de foire. Le village abrite provisoirement quelques réfugiés, parmi lesquels une soixantaine d’Alsaciens et de Mosellans. Oradour-sur-Glane n'a pas vu un seul soldat allemand jusqu'à cette heure.

Les hommes et les adolescents sont emmenés dans des granges, dans la forge et un garage, abattus à la mitrailleuse puis brûlés. Cinq parviendront à s’échapper. Parallèlement, débute le massacre des femmes et des enfants, enfermés dans l’église qui est aussi incendiée. Une femme en réchappe. Les SS visitent ensuite les maisons et massacrent ceux qui n'étaient pas présents au rassemblement, vieillards ou alités.

Puis le village est entièrement incendié. 10% seulement des victimes pourront être identifiées.

 

 

La gratuité du massacre d’Oradour-sur-Glane, qui n’avait jamais résisté à l’occupant, en fait un symbole de la barbarie nazie. Les ruines d’Oradour sont classées monument historique en 1945. Elles sont restées en l'état. Un Centre de la Mémoire a été inauguré en juillet 1999.

Le 10 juin 1944, il y avait 14 Alsaciens dans les rangs des SS, un sous-officier volontaire et treize incorporés de force dans l'armée allemande, des "Malgré-nous".

 

En février 1953, se tient le tribunal militaire de Bordeaux. pour juger le massacre. Sur le banc des accusés, aucun officier SS, rien que des exécutants, parmi lesquels et en majorité, les Malgré-Nous Alsaciens.

L’adjudant allemand et l'engagé Alsacien sont condamnés à mort. Les treize autres Alsaciens sont condamnés à des peines variant entre six et huit ans de prison ou de travaux forcés. Six Allemands sont condamnés à des peines de dix à douze ans de prison ou de travaux forcés, le septième est acquitté. Il a pu prouver qu’il n’était pas à Oradour.

 

Lorsque le verdict est connu, les passions se déchaînent. À Bordeaux, une importante manifestation est organisée en mémoire des victimes et pour protester contre ce jugement laxiste.

En Alsace, ce jugement est ressenti comme une injustice. Le monument aux morts de Strasbourg se couvre de crêpe noire, les drapeaux sont en berne, les livrets militaires brûlés, les décorations renvoyées, la place de Bordeaux débaptisée. Les maires d'Alsace manifestent à Strasbourg le 15 février 1953.

Le verdict déclenche donc de l'indignation dans le Sud-Ouest et en Alsace. En urgence, le gouvernement fait voter une loi d’amnistie le 21 février 1953 proposée par les députés Alsaciens. Seul le groupe communiste vote contre, le reste des formations politiques est divisé.

 

Dès que l’amnistie connue, c'est tout le Sud-Ouest qui s'enflamme. Oradour-sur-Glane renvoie sa Légion d’honneur et la plaque commémorative offerte par le général De Gaulle le 4 mars 1945. Pendant 10 ans, est affichée à l'entrée du village le nom des députés ayant voté l’amnistie dont celui de François Mitterrand. Le village refuse la citation à l’ordre de la Nation.

Et pour ceux qui ont la mémoire fragile, le 10 juin 1944, Pétain est toujours Chef de l'Etat français et collabore avec les allemands depuis sa rencontre avec Hitler à Montoire, le 24 octobre 1940.

En 2008, Robert Hébras, l'un des derniers survivants de ce massacre, dans Oradour-sur-Glane, le drame heure par heure, met en cause "quelques Alsaciens enrôlés soi-disant de force". Denis Peschanski, historien reconnu de la Deuxième Guerre mondiale, rappelait hier sur France Inter de distinguer "les cas individuels de la généralité", ajoutant: "il y a eu des enrôlés de forces, mais là, il y a eu du zèle".

 

En juillet 2010, les petits-enfants de l'industriel collaborationniste Louis Renault obtiennent de la justice française la condamnation du centre de la Mémoire d'Oradour-sur-Glane. Une photographie montrait Louis Renault, complaisant, aux côtés d'Hitler au Salon de l'auto, à Berlin, en février 1939. A cette date, l'Espagne républicaine était quasiment vaincue par le fascisme et les camps de concentration, ouverts en Allemagne dès l'accession au pouvoir des nazis, poursuivaient leur triste besogne.

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C
Bonjour Roger,<br /> <br /> Quelle horrible histoire....tu la racontes bien, ça me retourne l'estomac.<br /> Quand je pense qu'il y a encore des animaux pervers pour encenser les idées fascistes !!<br /> Amitiés et merci<br /> <br /> caro
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