Le massacre des retraites par François II a débuté
Le top départ a été donné par madame Yannick Moreau, fonctionnaire supérieur proche du PS, à qui l'Elysée avait demandé un rapport. Oui, c'est mieux d'être du même bord pour discuter de rien et proposer la même chose. Elle vient de le remettre au grand chambellan du palais Jean-Marc Ayrault ce vendredi 14 juin 2013, en présence de la ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine, laquelle n'a aucun souci a se faire avec la sienne de retraite.
De ce fait, toute une batterie de reculs sociaux est proposée, à peine Pierre Mauroy enterré, lui qui institua la retraite à 60 ans en 1982. (Rappel: en 1914, à peine Jean Jaurès, chantre de la paix et fondateur du Parti socialiste, dans sa tombe, le Ps de l'époque s'était abouché avec la droite et les industriels dans l'Union sacrée).
- Ceux que les actifs vont prendre sur la tête:
- Un allongement de la durée de cotisation: 43 ans pour la génération née en 1962, puis à 44 ans pour ceux de l’année 1966. (A chacun de prévoir donc à quel âge, il sera en retraite.)
- Une hausse des cotisations d’assurance-vieillesse: 0.1 point par an pendant 4 ans.
- Une modification du calcul des retraites dans le secteur public.
- Ce que les retraités vont prendre sur la tête:
- Alignement le taux de CSG des retraités à celui des actifs: 7,5% au lieu de 6,6% actuellement. (Rappel de ma pomme, on ne part pas en retraite avec 100% de son salaire en activité.)
- La révision de certains avantages fiscaux. Annuler l'abattement de 10% sur les pensions déclarées aux impôts. (Autre rappel de ma pomme: tous les contribuables imposés sur le revenu ont cet abattement de 10%. Cela ne saurait durer puisque c'est pour les frais professionnels des salariés et que les vieux ne travaillent plus avant de mourir.)
- Désindexation des pensions.
Jean-Marc Ayrault a expliqué, sans rire, que le projet de réforme serait soumis "aux partenaires sociaux" lors de la Conférence sociale jeudi et vendredi prochain.
Communiqué de la CGT: (je n'ai pas reçu celui de la CFDT ou du MEDEF, ils remplissaient leurs stylos à plume)
Nous venons de prendre connaissance du rapport de la Commission pour l’avenir des retraites. Nous en connaissions les grandes lignes, puisqu’elles nous avaient été annoncées par la Présidente Yannick Moreau.
Si de vraies questions y sont abordées, les principales pistes évoquées dans le rapport n’augurent rien de bon et nous regrettons qu’aucune des propositions portées par la CGT n’ait été reprise.
L’allongement de la durée requise pour le taux plein, la désindexation ne sont en rien des solutions pour pérenniser et améliorer le système de retraite français dans l’intérêt des actifs et des retraités, toutes générations confondues.
Au contraire, leur mise en œuvre fragiliserait encore davantage le système et aurait des conséquences graves pour les retraités actuels et futurs.
Quant aux mesures tendant à l’alignement des régimes du privé et du public, elles s’effectueraient au nom de l’équité, mais n’auraient pas d’incidences financières sur les régimes, selon les termes du rapport. On est là en pleine démagogie puisque ces mesures ne seraient justifiées que par la volonté de bien plaire.
Nous considérons qu’il faut engager la discussion sur d’autres bases avec une prise en compte des propositions alternatives, notamment celles de la CGT.
Nous allons nous saisir de l’opportunité de la conférence sociale des 20 et 21 juin pour porter le débat sur l’ensemble des éléments qui permettrait de relancer une véritable dynamique de progrès social dans notre pays.
Les discussions des 20 et 21 juin doivent en particulier porter sur l’élaboration d’une autre politique de l’emploi et d’une autre politique salariale, conditions indispensables à la résolution des questions de financement de la protection sociale et de la retraite.
Nous ferons en sorte de construire, sur ces différentes questions, avec les salariés et les retraités, les rapports de forces et les mobilisations qui permettront d’inscrire le progrès social à l’ordre du jour des semaines et des mois à venir.