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Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

Le Parisien, qui publie des extraits de conversations entre des élus de Fralib et des fonctionnaires de la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi, montre que Xavier Bertrand, alors en charge de ce ministère sous Sarkozy, a favorisé la casse de l'emploi à Gémenos.

 

Vendredi 2 mars

Un fonctionnaire :
« Comme nous vous le disions hier, l’administration n’enverra pas de lettre d’observations. »

Un salarié de Fralib : « Pour quelles raisons? »

Réponse : « Cela n’a pas été jugé opportun par notre hiérarchie. » […]

Un salarié : « Quand on s’était vus début janvier, nous vous avions demandé s’il n’y avait pas un risque de pression. Vous nous aviez répondu, non. Maintenant, vous nous dites que l’Etat vous demande de ne pas faire cette lettre. »

Réponse : « On a un employeur, on est comme tout salarié. A la différence d’un inspecteur du travail, on dépend d’un ministre. On n’est pas indépendants. […]. »

Un salarié : « De quoi se mêle tout à coup l’Etat? Quand on va en préfecture, on nous répond, Fralib est une entreprise privée, on ne peut rien pour vous. […] Par contre, là, si je comprends, l’Etat peut aider à fermer une entreprise privée. » […]

Réponse : « Ecoutez, on comprend bien ce que vous nous dites. On en a conscience. Maintenant, depuis hier soir, on réfléchit à la manière que cela vous pénalise le moins possible. […] Ce qui serait bien, c’est que vous nous demandiez par écrit pourquoi on ne vous a pas envoyé cette lettre. […] »

Un salarié : « Vous n’allez pas répondre que votre hiérarchie vous l’interdit. »

Réponse : « Bien sûr. […] Comprenez bien, un fonctionnaire, comme n’importe qui, obéit à sa hiérarchie. Maintenant, c’est vrai, c’est une décision qui a été prise par l’Etat, on assumera. […] Ce n’est pas cette lettre qui aurait modifié le PSE. Par contre, elle aurait pu avoir une influence dans une procédure judiciaire, dans l’évolution du jugement. […] C’est pourquoi on vous propose d’autres solutions administratives. »

Un salarié : « Quand avez-vous eu la consigne? »

Réponse : « Il y a deux jours. »

Un salarié : « Donc, mercredi soir, c’était déjà réglé…? »

Réponse : « Oui. Bon, nous, on a eu cette consigne, mais elle ne vient pas forcément de la préfecture. Notre signature n’est pas pour le préfet dans cette histoire, elle est pour le ministre. » […]

Lundi 5 mars

Un autre agent de l’Etat revient sur les consignes reçues.

Le fonctionnaire : « On a des bâtons dans les roues. Je peux vous confirmer que là où le problème se pose, c’est au niveau de la préfecture. Depuis le début, ils nous ont mis des bâtons dans les roues. […] Ce qui est nouveau, c’est l’intervention directe du cabinet de Bertrand. […] On a appris la semaine dernière que les consignes étaient carrément données par le secrétaire du cabinet de Xavier Bertrand. […] Il est intervenu, mercredi ou jeudi, auprès de la direction régionale en disant : Vous arrêtez tout dans cette affaire. » […]

Note de ma pomme: La Direccte avait plusieurs fois relevé des irrégularités dans les plans de licenciement. Elle s'apprêtait à adresser une nouvelle lettre à la Justice. Mais les pressions du cabinet de Xavier Bertrand ont empêché qu'un tel courrier soit envoyé. De ce fait la Justice avait validé ledit plan le 20 avril.

Vendredi, les syndicats de Fralib vont être reçus par François Hollande. L'Elysée tiendra-t-il compte de ce nouveau fait?

Ci-dessous l'affiche d'un film. Mais peut-être il y en avait-il plus que 12 et que le décompte n'est pas encore terminé.


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